Pour la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), il ne s'agit pas d'un « travail forcé », mais d'un « travail requis normalement d'une personne soumise à la détention ». Serait-ce là, dans le silence général, le retour du bagne ? À 70 ans, Beat M., de nationalité suisse, condamné en 2003 pour des faits de pédophilie, ne souhaite plus travailler. Depuis quatre ans, le vieil homme a entamé un véritable bras de fer avec l'administration. Face à son refus obstiné d'accomplir ses tâches, la prison de Regensdorf l'a même privé de télévision deux semaines en mai 2012. Une décision annulée quelques jours plus tard par la justice. Le conflit s'est depuis aggravé, jusqu'à arriver devant la CEDH, le tribunal fédéral suisse ayant considéré que le travail permettait d'occuper et de structurer le quotidien des détenus, d'éviter leur isolement et, pour les personnes les plus âgées, de « minimiser » leur « dégénération mentale et physique ».
Beat M. explique qu'il a cotisé à l'Assurance vieillesse et survivants (AVS), un fonds qui a pour objectif de garantir un revenu minimum aux personnes qui, à cause de leur âge, ne sont plus capables de travailler. Le vieil homme explique donc que, si on le force, à 70 ans, à exercer un emploi, il ne pourra peut-être jamais profiter de cette aide. Le gouvernement suisse rétorque que Beat M. ne travaille qu'à mi-temps, trois heures par jour, selon ses capacités de travail...
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