"Fièvre jaune ». C'est le nom un peu osé que les policiers avaient donné, en juin 2015, à ce réseau de blanchiment d'argent démantelé... dans les milieux chinois. L'affaire, révélée dans le
Journal du dimanche
, avait mis en lumière l'extrême porosité entre les différents groupes criminels, entre les barons marocains du trafic de drogue et les grossistes chinois d'Aubervilliers. Des centaines de milliers d'euros en grosses coupures avaient été saisies lors de perquisitions dans des magasins chinois, les liasses de billets parfois planquées à l'intérieur des mannequins des vitrines. Lors de surveillances, les policiers de la Brif (Brigade de recherches et d'investigations financières) avaient constaté que des Nord-Africains rentraient avec un sac dans certains magasins et en ressortaient les mains vides.
Le principe était en réalité assez simple : les commerçants récupéraient les liquidités des trafiquants de drogue, et grâce à des fausses factures, multipliaient les virements vers la Chine. Les policiers soupçonnaient ensuite ces « banquiers noirs chinois » de réinvestir l'argent dans le sud de l'Espagne ou au Maroc, les fiefs des trafiquants de drogue. À l'époque, l'enquête avait été le point de départ d'une réflexion nationale sur les moyens de lutter contre la criminalité organisée et le blanchiment de ses crimes. Elle a depuis livré ses premiers enseignements.
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