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Dans le Jura, les bouteilles consignées sont de retour
information fournie par Le Figaro 29/01/2018 à 11:01

FIGARO DEMAIN - Comme il y a trente ans, les bouteilles en verre collectées sont lavées puis réutilisées par les vignerons. Le système est écologiquement et économiquement pertinent et le modèle allemand dispose même d'une dimension sociale.

Les bonnes pratiques d'antan sont remises au goût du jour. Dans le Jura, les bouteilles en verre ne sont plus jetées mais réutilisées grâce à l'association «J'aime mes bouteilles». L'idée est de ne plus jeter les bouteilles de vin et de mettre en place une filière de revalorisation. «Nous constatons que 60% des bouteilles de vin sont consommées localement, il est donc pertinent de mener un projet de réusage des bouteilles à l'échelle locale», souligne Aude Weiss qui pilote le projet.

» À écouter dans l'Esprit d'initiative sur France Inter

Très clairement, l'objectif est de relancer la consigne, une pratique zéro gaspillage, zéro déchet et plus écologique que le recyclage. Ainsi, les consommateurs rapportent les bouteilles dans les points de collecte, elles sont ensuite lavées et vendues aux vignerons puis réutilisées.

Ces reflexes ont disparu du paysage Français depuis une trentaine d'années. Quelques décennies plus tôt, il n'était en effet pas rare de voir des enfants rapporter de précieuses bouteilles de soda en verre à l'épicerie du village en échange de quelques pièces jaunes! D'ailleurs, Aude Weiss se souvient très clairement de virées avec son grand-père «pour ramener les bouteilles en verre à l'épicerie. En échange, j'obtenais quelques bonbons!».

A priori anecdotique, cette pratique est en fait une réelle solution écologique, économique et sociale. De fait, un Français consomme en moyenne près de 35 kg de bouteilles en verre par an. Or, même si les bouteilles en verre vendues dans le commerce sont conçues à partir de verre recyclé, leur fabrication reste très énergivore et nécessite d'importants déplacements. Par ailleurs, pour les viticulteurs, les contenants sont moins chers, de 20% à 40%, que les bouteilles neuves. Elles sont vendues 18 à 20 centimes par «J'aime mes bouteilles» contre 24 centimes pour une bouteille neuve.

Un objectif de 500.000 bouteilles collectées en 2020

L'une des missions d'Aude Weiss est de convaincre les Français de renouer avec une pratique oubliée. Elle sillonne les vignes du Jura pour vendre aux vignerons les bouteilles lavées. Parallèlement, elle développe les points de collecte et structure la filière avec l'ensemble des parties prenantes, y compris ceux qui proposent des étiquettes faites avec une colle lavable. Aujourd'hui l'association compte 25 points de collectes, dans des Biocoop, chez des cavistes ou des magasins de grande distribution. La structure collecte ainsi 50.000 bouteilles par an sans aucune rétribution. L'objectif est de multiplier ce chiffre par 10 d'ici 2020! Pour ce faire, les projets sont multiples, «d'ici quelques mois, j'aimerais pouvoir gratifier les consommateurs lorsqu'ils apportent leurs bouteilles, avec des bons d'achat par exemple», rêve Aude Weiss. L'idée est également de diversifier les bouteilles consignées.

Le modèle est bien évidemment celui de l'Allemagne, où les bouteilles sont vendues un peu plus chères, mais où l'acompte est ensuite redonné aux consommateurs qui rapportent les bouteilles - 8 centimes pour une cannette de bière, 15 pour une bouteille en plastique recyclable et 25 centimes pour les contenants non recyclables - sous forme de bons en magasin ou par des automates collecteurs. En plus d'une baisse des déchets, le système permet aux plus démunis d'arrondir leurs fins de mois. Ceux-ci ramassent les bouteilles et cannettes vides laissées à l'abandon et les rapportent pour en tirer de menus revenus. Parfois les gestes les plus simples sont aussi les plus sensés!

5 commentaires

  • 30 janvier 09:06

    Dans les années 60 on avait droit aux bouteilles en verre et aux sacs papiers et plus souvent les courses se faisaient avec un cabas. Ecologiquement on avait tout bon. Depuis on s'est inoculé le virus du tout plastique et on l'a transmis aux pays émergents. Ainsi les océans en sont remplis et la longévité de l'espèce humaine en est affectée.


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