Comme il y a eu un "après-11 septembre 2001", il y aura un "après-24 mars", note un observateur de l'aviation commerciale inquiet des conséquences psychologiques, pratiques et financières du drame récent. Une profonde remise en question va intervenir dans le monde du transport aérien au lendemain du crash-suicide du pilote de Germanwings. "Tout a été orienté pour se protéger de la menace exogène", nous confiait un commandant de bord très dépité après l'accident de mardi, "le risque endogène n'avait pas été évalué". Dans le contexte de cet accident, les mesures actuelles de sûreté font sourire quand, au poste inspection-filtrage des aéroports, on confisque le canif ou la bouteille d'eau d'un pilote qui pourra, quelques minutes plus tard, simplement couper les moteurs au décollage pour provoquer un crash.
Une véritable crise de confiance est née vis-à-vis des navigants, garants de la sécurité des vols et désormais potentiellement suspects. La folie humaine est-elle plus à redouter que la panne technique, de moins en moins probable ? De là à faire voler des avions sans pilote, il y a un pas à franchir que la technologie actuelle permet, mais seulement à titre expérimental. Elle demanderait, pour être généralisée, une réforme profonde de toute la sphère aéronautique en automatisant aussi les aéroports et le contrôle aérien. Plusieurs décennies devraient être nécessaires.
En revanche, il n'est pas exclu que la prise de...
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