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Courte victoire des conservateurs espagnols, percée de Podemos
information fournie par Reuters 21/12/2015 à 08:12

LES CONSERVATEURS ESPAGNOLS PERDENT LA MAJORITÉ ABSOLUE AU PARLEMENT

LES CONSERVATEURS ESPAGNOLS PERDENT LA MAJORITÉ ABSOLUE AU PARLEMENT

par Angus Berwick et Paul Day

MADRID (Reuters) - Le Parti populaire (PP, droite) du président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, est arrivé en tête des élections législatives de dimanche mais perd sa majorité absolue au profit des partis de gauche qui, ensemble, pourraient être à même de gouverner, selon les résultats définitifs.

Au sein de la gauche, le parti anti-austérité Podemos fait une entrée remarquée au Congrès des députés, la chambre basse des Cortes Generales, le Parlement espagnol. Il arrive en troisième position derrière le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), devançant nettement l'autre nouveau venu, le parti centriste Ciudadanos.

Selon les résultats définitifs communiqués lundi matin par le ministère de l'Intérieur, le PP obtiendrait 123 sièges, le PSOE 90 sièges, Podemos et ses partenaires, 69 et Ciudadanos 40. La majorité absolue se situe à 176 sièges.

S'exprimant devant ses partisans, Mariano Rajoy a déclaré qu'il allait tenter de former un gouvernement et qu'il faudrait poursuivre les réformes économiques.

Il n'a pas caché que les jours à venir seraient difficiles et que des alliances devraient être forgées.

Le résultat des urnes montre que le système politique bipartisan, en vigueur depuis la fin de la dictature franquiste il y a quarante ans, a vécu, a déclaré le chef de file Podemos, le nouveau parti de la gauche anti-austérité.

"Aujourd'hui est un jour historique pour l'Espagne (...). Nous entamons une nouvelle ère politique dans notre pays", a déclaré le secrétaire général de Podemos, Pablo Iglesias, devant ses partisans.

"L'Espagne ne sera plus jamais la même", a ajouté le jeune chef de file.

FRAGMENTATION POLITIQUE

L'entrée spectaculaire de Podemos à la chambre basse fait basculer l'équilibre des forces vers la gauche. Ensemble, cinq partis de gauche, le PSOE, Podemos, les anciens communistes d'Izquierda Unida et deux autres formations régionales, obtiendraient ensemble 175 sièges sur les 350 du Congrès des députés, soit un siège de moins que la majorité absolue, selon des résultats partiels publiés dans la soirée.

"La situation est extrêmement compliquée. Je ne vois pas d'issue évidente", a déclaré Ignacio Jurado, professeur de Sciences politiques à l'Université de York. "Le PP sera le premier à essayer de former une coalition mais le bloc de gauche à plus de chances parce qu'il additionne plus de sièges."

"Ces résultats confirment que l'Espagne est entrée dans une zone de fragmentation politique", commente Antonio Barroso, analyste chez Teneo Intelligence. "La question clé est de savoir s'il y aura une coalition de partis contre Rajoy."

Un gouvernement minoritaire PP est techniquement possible mais improbable en raison de la force du vote de gauche. Même chose pour une grande coalition entre le PP et les socialistes, que les deux partis ont vigoureusement exclu lors de la campagne électorale.

La constitution espagnole ne fixe pas de date butoir pour la formation d'un nouveau gouvernement. Selon les observateurs, les négociations pourraient prendre de longues semaines, voire même déboucher sur l'organisation de nouvelles élections.

"Ce qui me préoccupe le plus, c'est de savoir à quoi va ressembler le nouveau gouvernement et comment il gouvernera", a réagi Carlos Fernandez, un enseignant de 29 ans, partisan du PP.

"Le PP ne peut pas former de gouvernement avec Ciudadanos, mais personne d'autre ne peut non plus former de majorité. Une grande coalition entre le PP et l'opposition socialiste semble la meilleure option, mais je doute que cela se produise."

"L'Espagne a voté pour la gauche. L'Espagne veut le changement, mais les résultats montrent que le PP est la première force politique", a déclaré Pedro Sanchez, chef de file du PSOE.

"La première force politique doit essayer de former un gouvernement", a-t-il ajouté.

(Danielle Rouquié et Nicolas Delame pour le service français)

3 commentaires

  • 21 décembre 09:11

    les espagnols ont podemos et nous le FN :-((


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