Ils sont assis là, sur les rails d'on ne sait quel train qui ne passe plus, des sacs en plastique sous les fesses. Hébétés, même pas en colère, épuisés. Encerclés par les CRS, ils attendent. En face de l'entrée du hangar, à Calais, les mineurs sortis de la « jungle » espèrent qu'ils iront en Angleterre. On leur a dit de revenir demain, mais des groupes de 5 ou 6 entrent parfois, dans le sas où on les inscrit, alors on ne sait jamais? Certains sont plus véhéments : « Hier soir, ils nous ont dit de revenir ce matin à 7 heures et là ils nous disent non, revenez demain », proteste Saqib Khan, afghan. Il brandit son bracelet argenté, qui prouve qu'hier, on a validé le fait qu'il était mineur.
C'est à n'y rien comprendre. Il n'élève pas la voix, de peur, peut-être, de s'attirer des ennuis. À 15 ans, il en a déjà eu tant : « Dès qu'il y a un problème, on nous répond va voir la personne avec telle couleur de veste ou telle couleur de veste. Ce n'est jamais de leur ressort. » On se surprend à lui demander s'il a rencontré les membres de telle ONG, avant de se rendre compte que c'est exactement ce qu'il dénonce. Ce monde d'adultes est un monde de fous. Pourtant, lorsqu'il en parle, en anglais, il emploie le terme de « wise », « les sages ». Comme s'ils l'étaient : « Nous avons beaucoup de problèmes, dans la jungle , les adultes font usage de la force contre les mineurs, pour prendre des téléphones, pour ...
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