"Ce n'est pas du Vigirail qu'on a fait. C'est du redressement, ce n'est rien d'autre que ça." Le 23 juin 2014, Jean-Bruno Delrue, directeur de l'établissement de maintenance SNCF sud-ouest francilien, ne contient plus sa colère. Ras-le-bol des ordres de sa direction qui lui demande de fanfaronner lors d'un point presse devant les journalistes, alors que tous les voyants sont au rouge. Vigirail, le plan d'amélioration du réseau annoncé après le drame qui a coûté la vie à sept personnes, n'est pas mis en oeuvre. "On a abandonné parce qu'on est en sous-effectifs", lance Jean-Bruno Delrue au téléphone. L'homme ne sait pas que les policiers écoutent sa conversation. Le début d'un nouveau scandale.
Mediapart révèle que de nombreux dirigeants de la SNCF ont été mis sur écoutes après la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge du 12 juillet 2013, liée à l'usure d'une éclisse, une petite pièce métallique servant à relier deux rails entre eux. Selon le journal en ligne, de graves dysfonctionnements ont persisté à Brétigny, au moins jusqu'à l'automne 2014. Aiguillages "pourris", "non conformes"... Les conversations interceptées par les policiers font froid dans le dos. Ainsi, en octobre 2014, Jean-Bruno Delrue racontait-il : "D'autres choses aussi qui m'inquiètent, c'est la multiplication des quasi-accidents. (?) Ça commence à devenir du grand n'importe quoi."
Bientôt une commission d'enquête...
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