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Boris Boillon, un "sarkoboy" en correctionnelle
information fournie par Reuters 21/05/2017 à 16:28

BORIS BOILLON, UN "SARKOBOY" EN CORRECTIONNELLE

BORIS BOILLON, UN "SARKOBOY" EN CORRECTIONNELLE

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Un ancien conseiller diplomatique et protégé de Nicolas Sarkozy, Boris Boillon, répond lundi et mardi d'accusations de faux et usage de faux, blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux devant le tribunal correctionnel de Paris.

Cet arabophone de 47 ans a fait un temps figure d'étoile montante de la diplomatie française, quand il a participé aux tractations sur la libération d'infirmières bulgares détenus en Libye et au rapprochement entre la France et le leader libyen Mouammar Kadhafi au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Mais l'étoile a pâli après un passage contesté au poste d'ambassadeur en Irak (2009-2011), puis en Tunisie (2011-2012), suivi par une tentative de reconversion dans le privé, avec la création d'une société de conseil en affaires, Spartago.

Il a été interpellé le 31 juillet 2013 par la douane à la gare du Nord, à Paris, alors qu'il partait pour Bruxelles en possession de 350.000 euros et 40.000 dollars en liquide.

La loi française interdit le transfert dans un autre pays de l'Union européenne de sommes supérieures à 10.000 euros sans déclaration préalable, sous peine d'une amende qui peut être égale au quart de la somme sur laquelle a porté l'infraction.

Boris Boillon a déclaré que ces sommes, alors consignées par les autorités françaises, provenaient de ses activités professionnelles de conseil, en Irak.

Selon son avocat, Me Jean Reinhart, il avait transmis au procureur de la République des documents sur la provenance de ces sommes, qu'il a déclarées à l'administration fiscale comme étant des revenus provenant de la société Spartago. "Il a même payé des impôts dessus", a précisé l'avocat à Reuters.

L'AVOCAT DE BOILLON PLAIDERA LA NULLITÉ

Ses déclarations et les documents fournis n'ont cependant pas convaincu les enquêteurs et le Parquet de Paris, qui a décidé fin 2016 de le renvoyer au tribunal correctionnel pour manquement aux obligations déclaratives, faux et usage de faux, blanchiment de fraude fiscale et abus de bien sociaux, ce qui peut être passible de cinq de prison et de lourdes amendes.

"Au bout de trois ans, il a été interrogé à deux reprises par les services de police", précise Me Reinhart. "Ces explications ne semblent pas satisfaire le procureur, qui a considéré qu'il y avait une quadruple infraction."

Boris Boillon avait entre-temps réintégré durant l'été 2016 le Quai d'Orsay, qui l'avait envoyé en mission auprès de la représentation française à l'Onu.

Compte tenu des suites judiciaires de cette affaire, le ministère des affaires étrangères l'a rappelé en France fin 2016 et l'a suspendu. Selon son avocat, cette suspension a cependant pris fin et il a repris des activités au Quai d'Orsay.

L'audience était initialement prévue le 23 mars dernier mais a été reportée à ce lundi 22 mai à la demande de son avocat.

"Je considérais que cela tombait pendant une période présidentielle et je ne voulais pas que cela trouble le débat, et on avait un temps trop court d'explication", dit Me Reinhart.

L'avocat a précisé à Reuters qu'il entendait plaider l'irrégularité et la nullité de la procédure, ainsi que "l'inexistence des délits" reprochés à Boris Boillon.

Il reproche au procureur de n'avoir fait enquêter qu'à charge contre son client. "Ce qui rend nulle la procédure et la poursuite", a-t-il expliqué.

(Edité par Sophie Louet)

5 commentaires

  • 21 mai 18:17

    De tout temps, les hommes d'action et de valeur n'étaient pas de petits saints...;-)))


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