« Vous savez, le couteau c'est le prolongement de la main », explique Gérard Krief en nous accueillant dans son atelier, situé au 181 rue d'Alésia, à Paris. « C'est, pour moi, un des plus vieux métiers du monde », plaisante à moitié le coutelier. Passionné, il a commencé en 1970 après avoir exercé différents métiers. Une fois son apprentissage achevé, il franchit le pas et reprend la boutique. L'artisan coutelier, l'un des derniers de Paris, affûte, polit, répare et donne une seconde vie à tous types de lames. Car chaque lame à sa technique : « Un couteau fermant, ce n'est pas du tout la même fabrication qu'un couteau de table. » C'est un métier exigeant, qui ne supporte pas l'approximation. Et il nécessite une certaine proximité avec la lame : les couteliers ne peuvent pas travailler avec des gants, donc gare aux coupures ! « Le toucher est nécessaire, mais l'ouïe est tout aussi importante, car elle nous permet de nous guider dans l'affûtage du couteau. » Un affûtage qui peut être reproduit jusqu'à une cinquantaine de fois sur la même lame. « C'est un métier difficile, il faut donner beaucoup de soi-même », souligne Gérard Krief. C'est l'une des nombreuses raisons qui expliquent la disparition de ces précieux artisans. Aujourd'hui, 70 % de sa clientèle est composée de professionnels. « Les particuliers ont tendance à jeter ce qui est usé et à acheter du neuf », regrette le...
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