Un groupe de jeunes hommes, canettes de bière à la main, piercings, cheveux rasés dans la nuque, marche aux côtés d'un couple de petits vieux qui se tiennent bras dessus bras dessous pour ne pas glisser dans la gadoue. Ils scandent en choeur le même slogan : "Nous sommes le peuple !" Un cri de ralliement emprunté aux opposants au régime communiste de la RDA qui défilaient, il y a vingt-cinq ans, dans les mêmes rues de Dresde et réclamaient l'unification avec les Allemands de l'Ouest. Même jour de rassemblement : le lundi à la tombée de la nuit. Mêmes drapeaux noir-rouge-or flottant au-dessus de la foule. Seules les revendications ont changé.
Les Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident, Pegida en abrégé, descendent dans la rue pour dénoncer l'islamisation rampante de leur société, l'afflux incontrôlé de réfugiés musulmans qui risquent de saper les valeurs traditionnelles et le système de protection sociale de l'Allemagne. "Nous vivons dans un village de 170 habitants", dit un monsieur à casquette qui tient une pancarte "L'asile, oui ! En abuser, non !". "Et voilà qu'on va nous installer un foyer pour demandeurs d'asile sous le nez. Soixante-dix jeunes hommes sans famille. Vous imaginez le déséquilibre pour notre petite communauté. Mais dès que vous osez vous plaindre, on vous traite de raciste." Une dame emmitouflée dans son manteau s'insurge : "La culture du pays d'accueil doit être acceptée. Sinon, ils n'ont qu'à...
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