Le pédiatre, père de trois enfants - dont la romancière Agnès Desarthe -, estime que les châtiments corporels doivent être bannis de l'éducation. En revanche, il ne comprend pas l'obstination du Conseil de l'Europe à obliger la France à réglementer la vie des parents. Le Point.fr : Peut-on se passer de fessée ? Aldo Naouri : Oui, tout à fait, il ne faut jamais battre un enfant, pas même lui donner une petite tape sur le dos de la main. Et ce pour deux raisons ; la première est que tout châtiment physique est attentatoire à la dignité de l'enfant, la seconde est que recourir à une punition physique signifie la faiblesse de l'autorité parentale. Or, l'enfant le perçoit comme tel. La fessée est une faillite. Approuvez-vous donc que le Conseil de l'Europe veuille imposer à la France l'interdiction, par la loi, de la fessée ? Certainement pas, c'est une décision scandaleuse. Interdire en passant par une loi la fessée inverserait le rapport entre les générations, cela mettrait les parents au service de l'enfant. Je dis qu'un enfant ne peut grandir qu'avec la contrainte et donc qu'il est parfois nécessaire de lui donner une punition. À mes yeux, il n'en est qu'une seule qui soit digne, c'est celle qui consiste à couper la communication. Il faut savoir dire à son enfant qu'il a dépassé les bornes et qu'il va être conduit dans sa chambre, dont il ressortira quand le parent en décidera ainsi. Ce geste ferme marche...
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