Pour Martine Aubry, c'en est fini de l'affaire de l'amiante. La chambre criminelle de la Cour de cassation n'est pas revenue sur l'annulation des mises en examen de plusieurs des principaux protagonistes de ce scandale, devenu, au fil de dix-neuf années de procédure, un véritable monstre judiciaire. Trois des quarante dossiers ouverts au pôle de santé publique du TGI de Paris - les chantiers navals de la Normed, la faculté de Jussieu et l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau (Calvados) - étaient soumis aux magistrats de la Cour de cassation, ultime bras de fer du combat juridique qui oppose les avocats des victimes et des mis en examen.
Dans le dossier de l'usine normande, les magistrats ont rejeté le pourvoi des victimes et soutenu l'arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris annulant la mise en examen de Martine Aubry en tant que directrice des relations du travail de 1984 à 1987, ainsi que celle de son successeur Olivier Dutheillet de Lamothe. Dans le même dossier, cinq membres du Comité permanent amiante (CPA), ce lobby financé par les industriels qui maintint de longues années la France au rang de premier importateur de cette fibre mortelle, ne seront pas non plus renvoyés devant les tribunaux.
"On ne jugera que les gardiens de camp"
C'est le cas du seul haut responsable de Saint-Gobain mis en cause dans cette affaire, Bernard Giboin, représentant au CPA de la multinationale, grande utilisatrice du "magic mineral", qui fut...
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