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Un premier sommet international sur l'intelligence artificielle au Royaume-Uni
information fournie par Boursorama avec Media Services 30/10/2023 à 14:42

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak propose de mettre en place un groupe d'experts internationaux, inspiré du Giec sur le climat. Mais il devrait revoir ses ambitions à la baisse, faute de politique commune.

Le premier sommet international sur l'intelligence artificielle aura lieu les 1er et 2 novembre au Royaume-Uni.  ( AFP / JUSTIN TALLIS )

Le premier sommet international sur l'intelligence artificielle aura lieu les 1er et 2 novembre au Royaume-Uni. ( AFP / JUSTIN TALLIS )

La réunion se tient mercredi 1er et jeudi 2 novembre à Milton Keynes, dans le manoir emblématique où le mathématicien Alan Turing est parvenu à casser le code de la machine Enigma , utilisée par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale. Tout un symbole. Le Royaume-Uni réunit dirigeants politiques, représentants de la tech et chercheurs, pour discuter de l'essor fulgurant de l'intelligence artificielle (IA), lors du premier sommet organisé face aux craintes suscitées par cette révolution technologique.

Pas de politique commune

Destruction d'emplois, cyberattaques, voire perte de contrôle par les humains... Face aux dangers potentiels de l'IA, le gouvernement britannique veut ouvrir le dialogue lors de cette réunion à Milton Keynes, au nord de Londres. Mais il semble avoir revu ses ambitions à la baisse, tant sur les participants que sur les mesures concrètes attendues. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak assure vouloir aboutir à la "première déclaration internationale sur la nature" des risques de l'IA. Il propose aussi la mise sur pied d'un groupe d'experts internationaux, inspiré du modèle du Giec sur le climat.

L'objectif britannique est, a minima , de parvenir à une "compréhension commune des risques", faute de politique commune. En effet, l'Union européenne a choisi de réglementer tandis que Londres ne souhaite pas réguler. Aux États-Unis, le président Joe Biden doit annoncer lundi une vaste série de mesures pour réglementer l'IA.

Risques

Le lieu n'a pas été choisi par hasard. Le manoir de Bletchley Park est l'emblématique centre de décryptage des codes de la Seconde guerre mondiale, où le mathématicien Alan Turing est parvenu à décrypter le code de la machine Enigma, utilisée par les nazis. Le Britannique Alan Turing est aussi considéré comme l'un des pères de l'IA grâce à son célèbre test, qui consiste à deviner si un utilisateur converse avec un ordinateur ou un être humain.

Des smartphones aux aéroports, l'intelligence artificielle est déjà omniprésente dans la vie quotidienne. Ses progrès se sont accélérés ces dernières années, avec le développement des IA génératives, comme le robot conversationnel ChatGTP. Ces technologies sont capables de produire texte, sons et images, en l'espace de quelques secondes. Le potentiel de l'IA suscite d'énormes espoirs, en particulier pour la médecine. "Dans 200 ans, les historiens auront donné un nom à cette période" de révolution technologique, prédit Aldo Faisal, professeur d'IA et de neurosciences à l'Imperial College de Londres. Mais outre la destruction de milliers d'emplois, le développement effréné de cette technologie pourrait aussi être à l'origine de cyberattaques, de désinformation, ou même permettre de "fabriquer des armes chimiques ou biologiques" , s'inquiète Rishi Sunak.

Qui viendra ?

Le Royaume-Uni, à l'initiative de ce sommet, se veut le moteur d'une coopération internationale sur l'intelligence artificielle. Rishi Sunak estime qu'il ne peut y avoir de "stratégie sérieuse pour l'IA sans au moins essayer d'impliquer toutes les grandes puissances mondiales". Mais reste à savoir quels chefs d'État feront le déplacement , en pleine guerre entre Israël et le Hamas.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres sont attendus. Les États-Unis seront représentés par la vice-présidente Kamala Harris. Mais la Première ministre italienne Giorgia Meloni est la seule cheffe d'État ou de gouvernement du G7 à avoir confirmé sa présence. Malgré les tensions et craintes d'espionnage technologique, Pékin sera bien représenté, sans que l'on sache exactement à quel niveau. Selon le site Politico , le président chinois Xi Jinping en personne a été invité.

Un sommet dominé par les géants de la tech

L'initiative de Rishi Sunak ne convainc pas. Une centaine d'organisations, experts et militants internationaux ont adressé lundi une lettre ouverte au Premier ministre britannique. Ils qualifient ce sommet à "huis clos" d'"occasion manquée" et lui reprochent d'être dominé par les géants de la tech. Cette coalition de syndicats, d'universitaires ou encore d'organisations de défense des droits de l'homme, comme Amnesty international, regrettent également l'approche catastrophiste du gouvernement britannique, au détriment des menaces que représente déjà l'IA "ici et maintenant".

Parmi elles, les experts pointent le manque de transparence des modèles conçus par les entreprises, et leurs biais sur la race ou le genre. Pour Hamed Haddadi, professeur au département d'informatique à l'Imperial College, le temps est venu "d'avoir ce dialogue" : "Avons-nous besoin de régulation, ou devons-nous laisser le marché et les entreprises s'en occuper , et voir ce qu'il se passe ?".

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