Sous-marins : Emmanuel Macron ne ferme pas la porte à une nouvelle coopération avec l'Australie

information fournie par Boursorama avec Media Services •17/11/2022 à 10:09

Le president de la République Emmanuel Macron rencontre le Premier ministre australien à l'occasion du G20 à Bali mercredi 16 novembre 2022.(Photo by Ludovic MARIN / POOL / AFP) ( POOL / LUDOVIC MARIN )

Lors de son allocution à Bangkok jeudi 17 novembre, Emmanuel Macron a déclaré que son offre de coopération entre la France et l'Australie sur les sous-marin restait "sur la table".

Emmanuel Macron s'est exprimé du jeudi 17 novembre, au sommet de l'Apec qui se tenait à Bangkok, en Thaïlande. Le président de la République a notamment évoqué l'accord qui liait la France et l'Australie sur les sous-marins à propulsion conventionnelle : "Elle est connue, elle reste sur la table", a-t-il déclaré.

Cette affirmation fait suite à un entretien en marge du sommet G20 à Bali, survenu la veille entre Emmanuel Macron et Anthony Albanese, premier ministre australien.

La conclusion de l'alliance AUKUS entre l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni avait conduit Canberra à annuler en 2021 un mégacontrat pour l'acquisition de douze sous-marins conventionnels français, qui auraient été construits en Australie.

À la place, l'Australie a décidé d'acheter des sous-marins à propulsion nucléaire de provenance américaine ou britannique. Un changement majeur pour un pays aux faibles capacités nucléaires.

La livraison de ces sous-marins risque toutefois de prendre du temps, alors que les Australiens doivent renouveler rapidement leurs capacités face à la Chine dont l'influence est grandissante dans la région.

"On verra comment ils s'adaptent aux difficultés", a déclaré Emmanuel Macron, précisant qu'aucun changement de stratégie sur le sujet n'a été décidé pour le moment.

Macron et Albanese prêts à réparer les relations

Depuis le mois de mai, Anthony Albanese, Premier ministre australien nouvellement arrivé, s'est engagé avec Emmanuel Macron à réparer les relations bilatérales abîmées entre les deux pays , depuis la rupture du contrat franco-australien concernant la commande de 12 sous-marins, en septembre 2021.

"Il y a un choix fondamental qui est de savoir s'ils produisent ou pas des sous-marins chez eux ou s'ils décident d'aller vers le nucléaire ou pas", a relevé Emmanuel Macron.

Toujours à l'occasion de son allocution du 17 novembre, Emmanuel Macron a souhaité rappeler que la France ne livrait aucun sous-marin à propulsion nucléaire à l'étranger : "Nous n'avons jamais été sur une stratégie comme celle-ci", a-t-il assuré, affirmant que l'offre restait conventionnelle.

La solution française offre à l'Australie une alternative qui garantit sa "liberté et souveraineté", a-t-il pointé, en rappelant que les sous-marins auraient été construits chez elle.

La crise avec l'Australie a fortement mis à mal la stratégie "Indopacifique" de la France, qui compte de nombreux territoires et espaces maritimes dans la région et entend y avoir une place.

Le président Macron va tenter de relancer ces ambitions stratégiques lors du sommet de l'Apec à Bangkok où il est le premier chef d'Etat européen invité.

"Dans cette région très contestée, qui est le théâtre d'une confrontation entre les deux premières puissances mondiales (...) notre stratégie est: défendre la liberté et la souveraineté, des équilibres préservant les libertés maritimes, des échanges culturels équilibrés, des échanges économiques, le développement de technologies sans qu'un modèle hégémonique ne l'emporte", a souligné Emmanuel Macron.