Sirènes d'alerte en Ukraine en amont de pourparlers avec la Russie

information fournie par Reuters •29/03/2022 à 07:25

SIRÈNES D'ALERTE EN UKRAINE EN AMONT DE POURPARLERS AVEC LA RUSSIE

par Pavel Polityuk et Vitalii Hnidyi

LVIV/KHARKOV, Ukraine (Reuters) - Des sirènes d'alerte ont retenti mardi avant l'aube à travers l'Ukraine, à quelques heures de pourparlers en Turquie entre négociateurs ukrainiens et russes lors desquels Kyiv espère obtenir à un cessez-le-feu mais n'entend effectuer aucune concession territoriale ou sur sa souveraineté.

L'Ukraine et les Etats-Unis ne croient pas en des avancées majeures lors de ces discussions, les premières en face-à-face entre les deux camps depuis plus de deux semaines, bien que l'offensive russe semble marquer le pas en différents points.

Moscou qualifie d'"opération militaire spéciale" cette attaque d'une ampleur inédite contre un pays européen depuis la Deuxième Guerre mondiale, lancée le 24 février et qui a poussé plus de 3,8 millions de personnes à fuir à l'Ukraine, tandis que des milliers de personnes ont été tuées ou blessées.

A Marioupol, ville portuaire du sud du pays assiégée par l'armée russe, près de 5.000 personnes ont été tuées, dont environ 210 enfants, selon des données communiquées par le maire que Reuters n'a pas pu vérifier dans l'immédiat.

En amont des discussions prévues à Istanbul, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a prévenu que Kyiv ne concéderait aucune vie humaine, ni territoire, ni sa souveraineté.

"Le programme minimum, ce seront les questions humanitaires, et le programme maximal est de parvenir à un accord de cessez-le-feu", a dit Dmitro Kouleba à la télévision publique.

A Washington, un haut représentant du département d'Etat américain a déclaré que le président russe Vladimir Poutine ne semblait pas disposé à effectuer de compromis pour mettre fin à la guerre.

Un conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur s'est dit sceptique sur l'hypothèse que les pourparlers permettent des avancées entre Kyiv et Moscou.

Le porte-parole du Kremlin, Dimitry Peskov, a estimé qu'il était important que les discussions en face-à-face se poursuivent, même si elles n'ont jusqu'à présent pas abouti à des résultats. Il a refusé d'en dire davantage.

Dans un message vidéo quotidien, le président ukrainien Volodimir Zelensky a de nouveau exhorté les Occidentaux à imposer des sanctions plus lourdes contre la Russie.

(version française Jean Terzian)