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Salaires des fonctionnaires : à la veille de la journée de mobilisation, une bataille de chiffres entre syndicats et gouvernement
information fournie par Boursorama avec Media Services 18/03/2024 à 14:47

Syndicats et gouvernement s'accordent au moins sur un point : ces deux dernières années, les augmentations générales du salaire de base des fonctionnaires ont été inférieures à l'inflation.

Des manifestants à Strasbourg, le 15 mai 2014. (illustration) ( AFP / FREDERICK FLORIN )

Des manifestants à Strasbourg, le 15 mai 2014. (illustration) ( AFP / FREDERICK FLORIN )

À la veille d'une mobilisation nationale pour les salaires des 5,7 millions d'agents publics, gouvernement et syndicats s'affrontent sur le terrain des chiffre.

Rarement un Powerpoint aura autant mis le feu aux poudres. Envoyé aux huit syndicats représentatifs par le gouvernement à quelques jours d'une réunion salariale, le document tente de poser un "diagnostic" sur l'évolution récente des rémunérations des fonctionnaires, selon l'expression de l'exécutif. Un des indicateurs salariaux retenus par le gouvernement est la rémunération moyenne des personnes en place (RMPP), qui mesure l'évolution d'une année sur l'autre de la paie d'un agent public resté au même poste, avec le même temps de travail.

En se basant sur cet indicateur, le ministère de la Fonction publique se félicite que "le pouvoir d'achat (ait) progressé chaque année depuis 2015" , grâce à "une progression de la rémunération supérieure à l'inflation: alors que l'inflation est de l'ordre de 20% entre 2014 et 2024, les mesures salariales des gouvernements successifs ont dopé la rémunération des fonctionnaires d'État de 24,7%, celle des agents publics hospitaliers de 34,2% et celle des agents des collectivités de 20,8%.

Mais le document est "orienté", a estimé le secrétaire général de la fédération FO des fonctionnaires Christian Grolier, mercredi lors d'une conférence de presse. Son homologue de la CFDT Mylène Jacquot "conteste" aussi "le choix de cette statistique-là" (la RMPP) par l'administration.

Selon elle, l'indicateur privilégié par le gouvernement "est un diagnostic de l'évolution de la masse salariale" -qui augmente logiquement avec la hausse des effectifs constatée depuis 2015 dans la fonction publique- mais "certainement pas (un diagnostic) de l'évolution des rémunérations".

"Il y avait un consensus entre les organisations syndicales et l'administration pour ne plus fonder le diagnostic sur cette fameuse RMPP", a ajouté Mylène Jacquot. Le choix d'y recourir dans le document envoyé aux syndicats a donc été perçu "un peu comme une provocation".

"Des choux et des carottes"

Du côté du ministère, on certifie que depuis la nomination de Stanislas Guerini à la Fonction publique en 2022, "les données sont constantes sur toute la documentation (salariale) qu’on fournit" aux syndicats. "La RMPP, ça n'est rien d'autre que la valeur moyenne de la feuille de paie des vrais gens d'une année sur l'autre", tonne l'entourage du ministre.

Ce n'est pas pour autant l'indicateur le plus pertinent, rétorque Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. "Si on avait à mettre en avant des données, ce sont celles issues de l'Insee, les comparatifs public-privé, qui montrent un décrochage de beaucoup de professions de la fonction publique par rapport à l'ensemble des salariés", fait-il valoir.

En octobre, l'Institut national de la statistique et des études économiques a publié une étude dans laquelle il compare l'évolution du salaire net moyen en équivalent temps plein dans les entreprises et dans la fonction publique. Entre 2011 et 2021, cet indicateur a progressé de 4,9% dans le privé, plus de deux fois plus vite que les 2,1% constatés dans le public.

Cette donnée "existe", reconnaît pudiquement le ministère, pour qui le salaire moyen n'est cependant pas l'indicateur le plus adéquat pour un "diagnostic" sur l'évolution des rémunérations. En effet, contrairement à la RMPP, la population sur laquelle est mesuré l'indicateur évolue chaque année, au gré des départs en retraite et des recrutements.

"On va mélanger des choux et des carottes en comparant le salaire de gens anciens, qui sont mieux payés, avec le salaire de plus jeunes qui viennent d'entrer", s'agace l'entourage du ministre.

Syndicats et gouvernement s'accordent au moins sur un point, mentionné d'ailleurs dans le document litigieux : ces deux dernières années, les augmentations générales du salaire de base des fonctionnaires (+3,5% en 2022 et +1,5% en 2023) ont été inférieures à l'inflation (+5,2% puis +4,9%).

2 commentaires

  • 18 mars 19:55

    Prendre le net annuel et diviser par 12 , tout le reste est de l'enfumage d'un côté comme de l'autre


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