MOSCOU, 10 octobre (Reuters) - Un tribunal russe a rejeté mardi l'appel déposée par le journaliste américain Evan Gershkovich qui s'opposait à la prolongation de sa détention provisoire, plus de six mois après avoir été accusé par Moscou d'espionnage au profit de Washington.
Evan Gershkovich, journaliste au Wall Street Journal, a été arrêté par le Service fédéral de sécurité russe (FSB) le 29 mars à Ekaterinbourg, dans l'Oural, sur la base d'accusations d'espionnage passibles d'une peine de vingt ans d'emprisonnement.
Le juge, Youri Passiounine, a déclaré que le tribunal municipal de Moscou avait décidé de ne pas modifier une décision antérieure de prolonger sa détention provisoire.
"La plainte en appel n'est pas satisfaite", a déclaré Youri Passiounine. Les journalistes ont été autorisés à écouter la décision retransmise en direct dans une autre partie du palais de justice.
Des diplomates américains étaient également présents au tribunal de Moscou.
La Maison Blanche a qualifié ces accusations de "ridicules", alors que Joe Biden les a jugées illégales. Le Wall Street Journal a nié les accusations et a demandé la libération immédiate d'Evan Gershkovich, tout comme sa famille.
"Comme prévu, le tribunal a une nouvelle fois rejeté son appel", a déclaré Wall Street Journal dans un communiqué.
La Russie n'a pas encore rendu publiques les preuves dans cette affaire. L'audience de mardi s'est déroulée à huis clos en raison du dossier contenant des éléments classés secrets.
Cette décision signifie essentiellement qu'Evan Gershkovich, âgé de 32 ans, restera en détention. Il devient ainsi le premier journaliste américain à être détenu pour espionnage en Russie depuis la guerre froide.
Aucune date n'a été fixée pour son procès.
(Reportage Guy Faulconbridge ; version française Lina Golovnya, édité par Kate Entringer)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer