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Présidentielle : la ligne Roussel, clivante jusque chez les communistes
information fournie par Boursorama avec Media Services 21/01/2022 à 15:59

Le pouvoir d'achat et le travail seront au cœur du programme du candidat PCF, dévoilé lundi 24 janvier.

Fabien Roussel assume une ligne "populaire" qui a attiré l'attention des médias et de la droite ( AFP / Damien MEYER )

Fabien Roussel assume une ligne "populaire" qui a attiré l'attention des médias et de la droite ( AFP / Damien MEYER )

Le candidat PCF à l'élection présidentielle Fabien Roussel, qui présente lundi son programme, assume une ligne "populaire" qui a attiré l'attention des médias et de la droite mais heurte une partie de la gauche et même certains communistes. "Populaire", c'est en effet le premier mot qui vient à l'esprit de son directeur de campagne Ian Brossat.

La gauche "ne s'adressant qu'à un électeur sur quatre, les classes moyennes intellectuelles de centre-ville, il faut s'adresser à ceux qui ne s'y reconnaissent plus", explique-t-il.

C'est avec ce postulat en tête que Fabien Roussel est allé, jeudi matin, sur le péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines, pour signifier aux automobilistes son soutien à une baisse des prix des carburants. Le candidat, qui a le contact facile, a enfilé un gilet jaune et a distribué lui-même ses tracts.

Le déplacement est aussi une réponse à certains écologistes, Sandrine Rousseau en tête, qui estime inéluctable la hausse des prix de l'essence. Les équipes du communiste se sont pris le bec, ces derniers jours, avec toute une frange de la gauche sur Twitter.

Sa défense de la "bonne viande" a ulcéré les végans, son patriotisme décomplexé a mécontenté les internationalistes, sa préférence pour le nucléaire a été qualifiée de passéiste... mais ont ravi certains observateurs conservateurs.

"Il fait une bonne campagne", lui reconnaît un proche d'Anne Hidalgo, "mais ce n’est pas pour ça qu’il décolle" de ses 2% d'intentions de vote environ dans les sondages.

Le pouvoir d'achat et le travail seront au cœur du programme dévoilé lundi. "Le travail a été délaissé par les communistes: on était plus sur une posture sociétale", a expliqué lundi au Point le patron des députés PCF André Chassaigne, qui a œuvré à la désignation de Fabien Roussel.

"Gauche plurielle"

Plus embêtant, Fabien Roussel a indigné certains cadres du PCF en invitant à son hommage à Charlie Hebdo, en janvier place du Colonel-Fabien, des proches du mouvement Printemps républicain comme l'essayiste Caroline Fourest et le dessinateur de presse Xavier Gorce.

"La sélection des invités confirme un virage politique opéré par mon parti depuis quelques mois. Et le Printemps républicain s’en frotte les mains", a par exemple tweeté la députée PCF Elsa Faucillon.

"Un choix en contradiction avec la ligne majoritaire de ces 10 dernières années sur le sujet, qui est la lutte contre l'islamophobie", gronde sous couvert d'anonymat un membre du Conseil national, le parlement du parti.

Il décrit un "climat interne compliqué avec la volonté du candidat de cliver sur la ligne. Le passage sur la viande était grotesque, il a remis une pièce pour exister. Le climat est aussi violent, fait d'attaques sur les élus pour les signatures" de parrainage.

Fabien Roussel a demandé aux maires de ne pas céder un seul parrainage à ses concurrents de gauche pour "donner de la force" à sa candidature.

L'interview au Point d'André Chassaigne, le chef des députés PCF qui a œuvré à l'élection de Fabien Roussel comme patron du parti, a aussi fait grincer quelques dents. Interrogé sur une possible victoire de la gauche... en 2027, il répond: "Pour cela, il faut que le Parti socialiste se reconstruise et que le Parti communiste retrouve de l’aura".

Le membre du Conseil national décrypte: "La ligne très identitaire, rouge sur la forme, cache le retour à la gauche plurielle... Et ça, une partie des communistes n'en veut pas".

Résultat, Jean-Luc Mélenchon, qui est en tête des sondages à gauche, attire à lui certains élus. Le député de Seine-Maritime Sébastien Jumel l'a rallié dimanche, et mardi les maires PCF de Stains et de Dieppe ont appelé leurs camarades à favoriser "le mieux placé" plutôt qu'une "candidature de témoignage".

Sans aller jusqu'à soutenir Jean-Luc Mélenchon, plusieurs membres du Conseil national sont intervenus en session de décembre pour réclamer des mains tendues à gauche.

"Nous ne pouvons balayer d’un revers de la main les offres publiques qui ont été faites à gauche, quelles qu’en soient les arrière-pensées", a ainsi dit Pierre Laurent, l'ancien numéro 1 du parti et actuel président du Conseil national.

3 commentaires

  • 21 janvier 16:26

    Vegan pas Véran lol


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