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Pourquoi une nouvelle réforme des retraites ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/01/2023 à 09:06

Cette nouvelle réforme des retraites présentée vise comme les précédentes à équilibrer un système en déficit et freiner les dépenses publiques, tout en finançant des contreparties, mais aussi d'autres priorités comme l'école ou la santé.

( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

Le gouvernement présente mardi 10 janvier ses choix pour l'avenir du système de retraites. La Première ministre Elisabeth Borne dévoile à 17H30 cette réforme voulue par Emmanuel Macron pour "préserver" le système de retraites par répartition, la sixième en trente ans.

Parmi les mesures emblématiques que la cheffe du gouvernement pourrait annoncer, le relèvement de l'âge légal de départ à 64 ans , au lieu de 62 ans actuellement, progressivement à partir de l'automne 2023. Cette mesure serait couplée à une accélération de l'allongement de la durée de cotisation , qui passerait à 43 ans avant l'horizon 2035 fixé par la réforme Touraine de 2014.

Combler les déficits

Comme à chaque nouvelle réforme, l'exécutif défend "l'urgence" à "sauver" un régime qui pourrait afficher une vingtaine de milliards d'euros de déficit en 2030. " C'est la réforme ou la faillite" , a encore affirmé le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, dans le Journal du dimanche.

Les experts sont plus mesurés. Certes, le dernier rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) prédit que "le système de retraite serait en moyenne déficitaire sur les 25 prochaines années". Un pronostic lié à l'inéluctable vieillissement de la population : pour chaque Français de 65 ans et plus, on en dénombre actuellement 2,6 âgés de 20 à 64 ans; ils ne seront plus que 2,25 en 2030, moins de 2 en 2040.

Mais le COR, dont les avis font référence, souligne aussi que ses résultats "ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l'idée d'une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite".

Le gouvernement met néanmoins en avant la rechute attendue des comptes, dans le vert ces deux dernières années mais qui devraient afficher une perte cette année puis la creuser jusqu'à 12,4 milliards en 2027 et même davantage ensuite. Un déficit qui pèserait essentiellement sur la branche vieillesse de la Sécurité sociale et que l'exécutif se doit donc de combler, sous peine d'accumuler les dettes et de perpétuer le sempiternel "trou de la Sécu".

Refusant par principe de toucher au niveau des pensions et à celui des cotisations, le gouvernement privilégie un report de l'âge légal, de 62 à 64 voire 65 ans, qui améliorerait le solde de 18 à 19 milliards d'euros à l'horizon 2030.

Payer des compensations

Une telle manne laisserait un peu de surplus pour payer quelques compensations à l'allongement de deux ou trois ans de la durée de travail. Ou plutôt "des moyens pour apporter plus d'accompagnement social" , comme l'a formulé la ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire, lundi sur France 2.

La principale amélioration annoncée concerne les petites pensions, avec la promesse d'une retraite minimale à hauteur de 85% du Smic, soit 1.200 euros net par mois (régimes de base et complémentaires confondus) pour une carrière complète (42 années de cotisation aujourd'hui, 43 à terme).

Selon le gouvernement, il en coûterait "environ un milliard d'euros en 2030" si la mesure était limitée aux futurs retraités, 2,5 milliards en l'étendant aux retraités actuels comme le demandent les députés de la majorité (Renaissance) et de droite (Les Républicains).

L'ardoise devrait encore s'allonger avec la possibilité d'acquérir de nouveaux droits en cumul emploi-retraite (300 millions) et l'ouverture de la retraite progressive aux fonctionnaires (200 millions).

Dégager des marges

Les objectifs de la réforme dépassent le cadre des retraites. Avant sa réélection, l'entourage d'Emmanuel Macron ne cachait pas son intention de "libérer des marges de manœuvre budgétaires" et de les réinvestir dans d'autres priorités, comme la santé, l'éducation ou la dépendance .

Clé de voûte d'un second quinquennat centré sur la notion de travail, le projet doit en effet se traduire par de moindre dépenses, mais aussi un surcroît d'impôts et de cotisations.

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a eu beau affirmer mi-décembre que "pas un euro de cotisation retraite ne financera autre chose que les retraites", il a également reconnu que "si la réforme fonctionne (...), ça crée de la richesse et ça permet de dégager des marges".

Ces ressources potentielles pourraient toutefois être utiles à d'autres fins. Car, comme le relève le COR, le gouvernement s'est engagé vis-à-vis de la Commission européenne à limiter "la croissance des dépenses publiques à 0,6%" par an d'ici 2027.Or, les retraites, "qui (en) représentent le quart, progresseraient de 1,8%" par an sur la même période. Raison de plus pour appuyer sur le frein.

8 commentaires

  • 10 janvier 18:46

    windbank quand tu auras bossé et cotisé 45 ans tu nous en reparleras. Durant mon activité il n'y avait pas de distribution de chèque pour un oui ou pour un non etc etc .................


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