"On prend les gens pour des imbéciles" : Emmanuel Macron fustige la proposition de Marine Le Pen sur la baisse de la TVA

information fournie par Boursorama avec Media Services •13/04/2022 à 09:11

Marine Le Pen et Emmanuel Macron. ( POOL / JULIEN DE ROSA )

"On prend les gens pour des imbéciles", a déploré le président candidat Emmanuel Macron, étrillant la proposition de Marine Le Pen sur la baisse de la TVA, sur le plateau de France 2 ce mercredi 13 avril.

Comment défendre le pouvoir d'achat des ménages ? Selon leurs programmes économiques, la candidate du RN Marine Le Pen prévoit près de 19 milliards d'euros de baisse d'impôts pour les ménages sur un quinquennat, via notamment une baisse à 5,5% de la TVA sur les produits énergétiques et de la réduire à zéro sur cent produits de première nécessité, contre 7 milliards d'euros pour le président candidat Emmanuel Macron.

Invité de France 2 ce mercredi 13 avril, ce dernier a étrillé la proposition de sa concurrente. "Passer la TVA de 5,5 à 0 sur des prix qui ont déjà une TVA réduite, honnêtement, on prend la gens pour des imbéciles, c'est quelques centimes sur un paquet de couche-culotte", a-t-il lancé, assurant que ce n'est pas cette mesure "qui baisse les prix".

Puis de défendre ses propositions pour augmenter le pouvoir d'achat : "Ce que nous avons décidé avec le gouvernement sur l'électricité, le gaz et l'essence est plus efficace qu'une baisse de TVA. Ce sont des blocages qui ont évité des 100%, 140% de hausse. L'autre avantage, c'est que c'est borné dans le temps : le jour où on revient à une situation normale, on peut le débrancher. Quand vous faites une baisse de la TVA, il faut expliquer comment vous la financer, parce que ça reste."

En outre, les deux candidats veulent alléger la taxation des donations et successions. Emmanuel Macron propose d'exonérer de droits les successions jusqu'à 150.000 euros par enfant (contre 100.000 aujourd'hui), et 100.000 euros pour les autres membres de la famille, tandis que Marine Le Pen veut défiscaliser les donations jusqu’à 100.000 euros par enfant tous les dix ans. Enfin, Marine Le Pen souhaite créer un impôt sur la fortune financière afin, dit-elle, de taxer la "spéculation".

Leurs propositions sur les retraites

Remisant au placard son ambition d'une refonte complète du système des retraites, qui avait suscité une forte opposition, Emmanuel Macron s'est converti à une réforme plus "paramétrique" : relever progressivement l'âge de départ à 65 ans, avec la suppression des régimes spéciaux. Il prévoit des ajustements pour les carrières longues et les métiers pénibles et promet d'augmenter la pension minimale à taux plein à 1.100 euros par mois. Face à la levée de bouclier suscitée par cette proposition, il s'est dit prêt lundi à "ouvrir la porte" à un report de l'âge de départ plutôt à 64 ans.

A l'inverse, Marine Le Pen souhaite elle ramener l'âge de départ à 60 ans pour les Français ayant commencé à travailler avant 20 ans. Ceux étant entrés dans le vie active entre 20 et 24,5 ans pourraient partir entre 60,75 ans et 62 ans. Le système serait inchangé pour les autres. La candidate prévoit également de réindexer les retraites sur l'inflation et revaloriser le minimum vieillesse à 1.000 euros.

Travail, salaires, prestations

Le conditionnement du RSA à 15 ou 20 heures d'activité d'insertion est une des mesures les plus discutées du programme du président-candidat parmi celles censées récompenser le travail. Il souhaite aussi tripler le plafond de la prime sans charges sociales ni fiscales que peuvent verser les entreprises à leurs salariés, obliger les entreprises qui verse des dividendes à partager leurs profits avec leurs salariés, ou encore favoriser le cumul emploi-retraite.

Emmanuel Macron entend également aller plus loin sur la réforme de l'assurance chômage pour la rendre "plus stricte" quand trop d'emplois sont non pourvus et "plus généreuse" quand le chômage est élevé. Enfin pour limiter le non-recours aux aides, il défend le versement de prestations "à la source" à tous ceux qui y ont droit.

De son côté, Marine Le Pen veut encourager les entreprises à augmenter les salaires, en exonérant de cotisations celles qui augmentent de 10% leurs salariés gagnant l'équivalent de moins de trois Smic. Dans son programme visant à lutter contre l'immigration, elle souhaite réserver les aides sociales aux Français et subordonner les prestations de solidarité à 5 ans de travail.