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"Les Modem, ils sont durs, ils veulent tout" : les macronistes s'irritent de la "volonté d'exister" des centristes
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/10/2023 à 10:59

"Je n'ai pas le sentiment de mettre la majorité en difficulté", s'est justifiée une députée MoDem.

( AFP / THOMAS SAMSON )

( AFP / THOMAS SAMSON )

Ils sont dans des camps opposés, et pourtant, les députés MoDem sont encensés par leurs adversaires de gauche pour leurs propositions de "justice fiscale". Les centristes cultivent leur singularité pendant l'examen du budget, quitte à crisper leurs alliés macronistes.

A l'Assemblée, la gauche n'a plus de mots assez doux pour le chef du groupe MoDem Jean-Paul Mattei. "C'est un notaire révolutionnaire!", a lancé le communiste Sébastien Jumel dans l'hémicycle;"c'est l'InsouMattei", dit de lui l'Insoumis Hadrien Clouet.

Car comme l'an dernier, Jean-Paul Mattei s'est penché sur la fiscalité des plus grandes entreprises. Après avoir plaidé en vain pour taxer les "superdividendes", il a suggéré cette année une taxe sur les rachats de leurs propres actions par les grandes firmes. Ce sont des "opérations qui servent en grande partie des objectifs de court terme" : "rémunérer les actionnaires" ou "soutenir le cours de la bourse" , estiment les centristes.

La disposition a été adoptée en commission, mais écartée par le gouvernement quand il a déclenché son premier 49.3 sur le projet de budget 2024. "Ce n'est pas une lubie du président Mattei la justice fiscale. C'est un sujet nécessaire dans la période actuelle. Un peu de souplesse par rapport aux totems tout en respectant la trajectoire globale ne fait pas de mal", défend la députée Maud Gatel, secrétaire générale du parti.

Le MoDem, aile gauche de la majorité ?

Même bras de fer sur le logement et la "niche fiscale Airbnb" : Jean-Paul Mattei n'a pas mâché ses mots après les arbitrages gouvernementaux sur la réduction de l'abattement fiscal des locations de meublés touristiques. La mesure "semble insuffisante et mal ciblée", a taclé le député des Pyrénées-Atlantiques. "Nous espérons que cet article évoluera au cours de la navette" parlementaire.

Le MoDem serait-il devenu l'introuvable aile gauche de la majorité présidentielle ? "C'est dans l'ADN du mouvement démocrate d'avoir une vision sociale, écologique, démocrate. Je n'ai pas l'impression qu'on change", affirme Erwan Balanant, député du Finistère. "Dès 1924, nous étions sur cette position de rupture avec le capitalisme", lance-t-il, en allusion à la fondation du "parti populaire démocrate", lointain ancêtre du Modem créé notamment par... Victor Balanant, un parent très "éloigné".

Chez Renaissance, on s'agace régulièrement de la "volonté d'exister" du MoDem et de son patron François Bayrou. François Bayrou n'est "pas dans une phase ascendante" mais "les Modem, ils sont durs, ils veulent tout . Mattei, il tend la corde sur le budget", peste un parlementaire macroniste.

"Rappeler quelle était la promesse initiale

Sur le projet de loi immigration, attendu en décembre à l'Assemblée, six députés centristes ont aussi signé avec la gauche la tribune initiée par le macroniste Sacha Houlié pour défendre l'article sur la régularisation des travailleurs sans papiers, dont la droite ne veut pas entendre parler. "Je n'ai pas le sentiment de mettre la majorité en difficulté, c'est juste une manière de rappeler quelle était la promesse initiale", assume Elodie Jacquier-Laforge, une des signataires centristes.

Dans l'hémicycle, le MoDem a également eu droit aux applaudissements nourris de la gauche lors du débat sur la situation au Proche-Orient. Après avoir fustigé "l'agression terroriste" du Hamas, "constitutive d'un crime de guerre généralisé et adossée à un discours à caractère génocidaire assumé", le doyen du groupe centriste, Jean-Louis Bourlanges, s'est interrogé sur la genèse de la situation au Proche-Orient.

Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères, a pointé du doigt la "rupture introduite" par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a "agi comme si le problème palestinien appartenait au passé", mais aussi "la part de responsabilité historique" des Etats-Unis, particulièrement sous Donald Trump.

Certains élus Renaissance n'ont pas applaudi, pendant que le député Horizons Jérémie Patrier-Leitus dénonçait une intervention "scandaleuse" et que le LR Meyer Habib, proche de Benjamin Netanyahu, s'indignait d'un "discours munichois". Reprenant la parole, Jean-Louis Bourlanges a revendiqué ses propos "équilibrés" : ceux d'un "centriste dans tous ses états".

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2 commentaires

  • 26 octobre 12:58

    "Les macronistes s'irritent de la volonté d'exister des centristes" ???? Voilà que la volonté d'exister devient "irritante". Il est vrai que la vie est plus facile quand les autres sont tous morts. Que faudrait-il dire de la volonté d'exister de Renaissance (que pourtant je soutiens). C'est la poêle qui se moque du chaudron !


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