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La tension monte entre Cyril Hanouna et Canal+, et les autorités françaises
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/02/2023 à 13:42

La chaîne C8 à nouveau sanctionnée pour des injures de l'animateur à l'encontre d'un député LFI, critiques de la ministre de la Culture : retour sur les dernières dissensions avec le groupe de médias de Vincent Bolloré.

La chaîne C8 a été condamnée jeudi à une amende record de 3,5 millions d'euros, après les injures lancées en direct par Cyril Hanouna au député LFI Louis Boyard en novembre. ( AFP / JOEL SAGET )

La chaîne C8 a été condamnée jeudi à une amende record de 3,5 millions d'euros, après les injures lancées en direct par Cyril Hanouna au député LFI Louis Boyard en novembre. ( AFP / JOEL SAGET )

Cyril Hanouna commence à coûter cher à C8. La chaîne a été condamnée à une amende record de 3,5 millions d'euros, jeudi 9 février. En cause, les injures lancées en direct par son animateur vedette au député LFI Louis Boyard en novembre. "Abruti", "tocard", "t'es une merde"... Ces propos "ont porté atteinte aux droits de l'invité, au respect de son honneur et de sa réputation", a tranché l'Arcom (ex-CSA). Pour le régulateur des médias, cette séquence a traduit "une méconnaissance par l'éditeur de son obligation de maîtrise de son antenne". Ce n'est pas la première fois que l'Arcom sanctionne financièrement C8 à cause de son animateur. La chaîne s'était déjà vu infliger une amende de trois millions d'euros en 2017, pour un canular homophobe sur le plateau de "Touche pas à mon poste".

L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a également mis en demeure la chaîne de respecter ses obligations en matière d'honnêteté et d'indépendance de l'information . Elle considère que Louis Boyard "avait été explicitement empêché d'exprimer en plateau un point de vue critique à l'égard d'un actionnaire du groupe Canal+, auquel appartient le service de télévision C8 ", ce qui n'avait pas permis de réaliser l'émission "dans des conditions qui garantissent l'indépendance de l'information".

"Abruti", "tocard", "t'es une merde", avait lancé Cyril Hanouna au député LFI Louis Boyard (photo) en novembre 2022. ( AFP / THOMAS SAMSON )

"Abruti", "tocard", "t'es une merde", avait lancé Cyril Hanouna au député LFI Louis Boyard (photo) en novembre 2022. ( AFP / THOMAS SAMSON )

"Le groupe Canal+ déplore la décision de l'Arcom (...) ne tenant en rien compte du comportement de (Louis Boyard) lors de l'émission du 10 novembre 2022. Le groupe Canal+ mettra en œuvre les voies de recours possibles dans les plus brefs délais", a indiqué l'entreprise dans un communiqué jeudi soir. "Le milliardaire Bolloré a voulu me censurer. On a Touché à Son Poste ", a pour sa part réagi Louis Boyard sur Twitter.

"Privatisez-moi ça"

Cette décision du régulateur, autorité indépendante du gouvernement, survient dans un contexte de tensions entre Canal+, filiale du groupe Vivendi piloté par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, et la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. La tension est montée d'un cran jeudi concernant l'avenir des filiales de Canal+, C8 et CNews , régulièrement épinglées par le régulateur pour des dérapages de Cyril Hanouna ou de chroniqueurs.

La ministre de la Culture Rima Abdul-Malak rappelle la possibilité, pour l'Arcom, de retirer à CNews et C8 les fréquences mises à leur disposition en cas de non-respect de leurs obligations.  ( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

La ministre de la Culture Rima Abdul-Malak rappelle la possibilité, pour l'Arcom, de retirer à CNews et C8 les fréquences mises à leur disposition en cas de non-respect de leurs obligations.  ( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

Cette dernière a jugé jeudi matin, sur France Inter , "inadmissible" l'appel récent de Cyril Hanouna à la privatisation de l'audiovisuel public , soulignant que le Rassemblement national est le seul parti qui défend cette mesure. "Privatisez-moi ça", avait lancé mi-janvier l'animateur de "Touche pas à mon poste", qui rassemble plus d'un million de téléspectateurs chaque soir. La ministre a également évoqué la possibilité, pour l'Arcom, de retirer à CNews et C8 les fréquences mises à leur disposition en cas de non-respect de leurs obligations.

Passe d'armes pas nouvelle

"Nous avons été profondément choqués par les propos tenus par Madame la ministre de la Culture", a réagi Canal+, dans un communiqué diffusé jeudi après-midi. "Près de cinq minutes de son intervention ont été consacrées à la critique de notre groupe et à des invectives contre nos chaînes et CNews ". "En laissant à nouveau entendre que" leurs licences "ne mériteraient pas d'être renouvelées en 2025", s'est offusqué le groupe. La ministre "prend parti, sort de sa réserve et ne respecte pas l'indépendance de notre régulateur sectoriel". Elle suscite en outre "l'inquiétude de nos salariés en menaçant la pérennité de leur activité".

Cette passe d'armes n'est pas nouvelle. La ministre avait déjà évoqué un éventuel non-renouvellement des fréquences TNT. Ce à quoi le patron de Canal+, Maxime Saada, avait répliqué qu'"un ministre ne devrait pas dire ça". "Je suis dans mon rôle quand je rappelle le cadre existant", s'est défendue Rima Abdul Malak jeudi. "Il y a des obligations à respecter. Il y a déjà eu une vingtaine d'interventions de l'Arcom, depuis 2019, pour C8 et CNews . Au bout de combien d'interventions l'Arcom pourra-t-elle dire à quel degré les obligations ne sont pas respectées ? C'est le rôle de l'Arcom", a-t-elle souligné.

Bolloré soupçonné de censure

Plus généralement, la ministre a critiqué Vincent Bolloré, régulièrement accusé de censure ou de vouloir orienter la ligne éditoriale des médias qu'il détient . "On a eu un certain nombre d'exemples, dans les derniers mois, les dernières années, qu'il s'agisse de Canal+ , (...) de Paris Match , (...) qu'il s'agisse d' Europe 1 , qu'il s'agisse de l'édition... Il y a un certain nombre d'alertes, sur la liberté de création, sur la liberté d'expression", a-t-elle détaillé.

Hasard du calendrier, la Cour européenne des droits de l'Homme a par ailleurs débouté C8 jeudi. La chaîne contestait sa précédente amende de trois millions, au nom de la liberté d'expression. De nouvelles échéances attendent encore le groupe Canal+. Le régulateur doit se prononcer cette fois sur des propos anti-musulmans tenus en décembre par un chroniqueur de CNews .

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16 commentaires

  • 10 février 14:02

    cyril hanouna doit ce reconnaitre dans ses propos tenus


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