La lutte contre l'inflation continue, prévient la BCE

information fournie par Boursorama avec AFP •22/12/2023 à 16:11

( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

Le combat contre l'inflation n'est pas terminé, a prévenu vendredi une membre du directoire de la BCE, soulignant qu'il restait du chemin à parcourir pour atteindre l'objectif de 2% de hausse des prix en zone euro.

"Nous nous attendons à ce que l'inflation baisse progressivement à 2% d'ici à 2025. Il nous reste donc du chemin à parcourir et nous verrons à quel point le fameux dernier kilomètre sera difficile", a déclaré l'Allemande Isabel Schnabel, influente membre de la Banque centrale européenne, dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

La chute en novembre de l'inflation en zone euro à 2,4% sur un an, au plus bas depuis deux ans tout en se rapprochant des 2% visés par la BCE, a favorablement surpris y compris au sein de l'institut monétaire.

Néanmoins, la BCE n'a pas l'intention de baisser la garde, comme elle l'a fait déjà comprendre le 14 décembre, lors de sa dernière réunion de l'année, où elle a laissé inchangés ses taux directeurs, à un niveau record.

Cet entretien n'évoque pas du reste une possible baisse à venir des taux, les marchés spéculant sur un premier assouplissement dès avril 2024.

Quant à savoir si l'inflation sera plus élevée à l'avenir qu'elle ne l'était avant crise, la banquière centrale répond que la BCE n'a "aucune intention d'ajuster l'objectif d'inflation de 2%".

Malgré la baisse récente de l'inflation, la vie chère continue de peser sur la population de la zone euro, notamment les ménages peu aisés qui souffrent des prix élevés de nombreux biens de consommation.

"Naturellement, les prix sont plus élevés qu'avant la pandémie et la politique monétaire ne peut pas annuler cette augmentation", a reconnu Mme Schnabel.

De même "les gens ne se porteraient pas mieux si nous plongions l'économie dans des années de récession profonde simplement pour ramener les prix à leur niveau antérieur", a-t-elle poursuivi.

Ceci "n'est pas la tâche de la politique monétaire", a-t-elle assuré.