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La France veut des alternatives face au projet de bouclier antimissile de Berlin
information fournie par Reuters 19/06/2023 à 21:27

Photo du président français, Emmanuel Macron

Photo du président français, Emmanuel Macron

par John Irish

PARIS (Reuters) - La France va chercher à convaincre certains de ses alliés à réfléchir à une stratégie plus européenne face au projet de bouclier antimissile défendu par l'Allemagne lors d'une conférence sur la défense aérienne européenne qui réunira ce lundi environ 20 pays.

Berlin a lancé en octobre dernier une initiative, avec le soutien de 14 pays membres de l'Otan, pour acheter en commun des systèmes de défense antiaériens, notamment auprès des Etats-Unis et d'Israël, afin de renforcer la protection contre des attaques de missile sur fond de guerre en Ukraine.

Depuis lors, 17 pays, y compris les Etats baltes, la Grande-Bretagne et plusieurs pays d'Europe de l'Est, se sont joints au projet de Berlin, en dépit des objections de Paris qui défend pour sa part une indépendance stratégique de l'Europe en matière de défense.

La France dispose en outre de son propre projet de système MAMBA développé avec l'Italie.

"Quand on a une tension au même moment, nos amis américains peuvent avoir d'autres priorités et ils livrent leurs capacités au rythme de ce que sont leurs besoins et leur priorités", a souligné le président français.

L'Allemagne a laissé la porte ouverte à Paris pour que ce système soit intégré à la liste de ceux disponibles dans le cadre du projet de bouclier antimissile européen, ou European Sky Shield (ESSI), mais la France a décliné la proposition et le sujet reste un point de discorde entre Berlin et Paris.

La France, qui est un des premiers exportateurs d'armes au monde, plaide pour que l'Union européenne ait à terme sa propre autonomie stratégique plutôt que de dépendre des Etats-Unis via l'Otan. Il faut pour cela construire une industrie européenne de la défense et réaliser des achats au sein du bloc, estime Paris.

"Il y a un besoin de réflexion collective stratégique entre Européens pour prendre en compte le sujet des menaces qui viennent du ciel", a déclaré une source au sein du ministère des Armées, estiment que le projet allemand ESSI présente des limites.

"La question est de savoir où l’on veut placer le curseur entre la rapidité et la souveraineté. Le but n’est pas de faire de leçons à nos partenaires mais de se mettre autour de la table et d’échanger", a ajouté cette source.

Seuls 11 ministres seront présents lors de la conférence ce lundi. Les ministres de la Défense des pays de l'Otan se sont déjà réunis vendredi.

Selon des sources diplomatiques, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, qui n'était pas attendu initialement à la conférence, sera présent.

(Reportage John Irish, Blandine Hénault pour la version française)

7 commentaires

  • 20 juin 10:04

    Les trolls du kremlin qui récitent le mantra " l'Allemagne est vendue aux US, le UE est vendue aux US" ne semblent pas apprécier la position de Macron : " Pour éviter d'être dépendants des US, développons une industrie de défense en UE". Pourtant, le pb est bien là : on achète les armes chez ceux qui les produisent. Et ça se fera en UE, mais pas du jour au lendemain.


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