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L'Italie dévoile son budget 2024 sur fond d'inquiétudes sur la dette
information fournie par Reuters 16/10/2023 à 16:15

(Actualisé avec présentation du budget, mesures fiscales, dépenses)

Le budget de l'Italie pour 2024 a été approuvé lundi par le gouvernement italien, mais les mesures dévoilées, qui incluent des baisses d'impôt pour les travailleurs et une hausse des prestations pour les familles nombreuses, vont creuser le déficit alors que les marchés s'inquiètent de plus en plus de la situation des finances publiques italiennes.

Le déficit budgétaire de l'année prochaine passera de 3,6% du produit intérieur brut (PIB) à 4,3%, en raison de 15,7 milliards d'euros d'emprunts supplémentaires consacrés principalement au financement des réductions d'impôts.

Des dépenses supplémentaires de 8 milliards d'euros seront consacrées aux retraites, aux services de santé et aux contrats du secteur public, mais ces dépenses seront financés par des économies budgétaires et une hausse des taxes sur le tabac.

"C'est un budget que je considère très sérieux, très réaliste", a déclaré la présidente du Conseil italien Georgia Meloni au cours d'une conférence de presse.

Le ministre de l'économie, Giancarlo Giorgetti, a déclaré qu'il était convaincu que les marchés et les autorités de l'Union européenne l'accueilleraient favorablement.

Les rendements obligataires ont progressé depuis que Rome a relevé le mois dernier ses objectifs de déficit budgétaire pour la période 2023-2025, ce qui inquiète les marchés et pourrait déclencher un conflit avec la Commission européenne.

L'écart de taux entre l'emprunt d'Etat italien à 10 ans

IT10YT=RR et son équivalent allemand DE10YT=RR est demeuré stable après la présentation du budget, autour de 200 points de base.

L'environnement de marché pourrait rester difficile au cours des prochaines semaines, lorsque le budget sera examiné par les agences de notation S&P Global, DBRS, Fitch et Moody's.

Selon le ministre de l'Économie, Giancarlo Giorgetti, l'orientation budgétaire de l'Italie est justifiée par la nécessité de soutenir l'activité face aux vents contraires liés aux conflits en Ukraine et au Moyen-Orient.

Le budget prolongera jusqu'en 2024 des réductions temporaires de cotisations sociales, ont déclaré les fonctionnaires, afin d'aider les travailleurs aux revenus faibles et moyens à faire face à la hausse des prix à la consommation.

VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION

Les mesures de soutien totalisent 28 milliards d'euros, qui incluent une réduction de l'impôt sur le revenu pour certaines tranches.

L'année prochaine, les personnes gagnant jusqu'à 28.000 euros par an payeront un impôt sur le revenu (ou IRPEF) à 23%. Cette mesure remplace temporairement le régime actuel dans lequel quatre taux d'IRPEF s'échelonnent de 23% pour les revenus allant jusqu'à 15.000 euros à un taux maximal de 43% pour les revenus supérieurs à 50.000 euros.

Giorgia Meloni va également affecter au moins 1 milliard d'euros à des mesures encore non précisées visant à résoudre la crise démographique de l'Italie. L'année dernière, le nombre de naissances a baissé pour la 14e année consécutive, et a touché un plus bas depuis l'unification du pays en 1861.

Le gouvernement va néanmoins mettre fin à une baisse des taxes sur les produits pour nouveaux nés.

Le vieillissement rapide de la population signifie que des ressources budgétaires supplémentaires seront également affectées aux retraites.

Le gouvernement va prolonger jusqu'en 2024 une solution temporaire qui accorde une retraite aux personnes ayant travaillé 41 ans, à condition qu'elles soient âgées de 62 ans, mais les conditions seront légèrement durcies, a prévenu le ministre de l'Economie sans donner plus de détails.

Le Trésor prévoit que la facture des retraites pour l'Italie, déjà parmi les plus élevées au monde, atteindra 17% du PIB en 2042, contre 15,3% en 2022.

Le gouvernement va mettre en œuvre à partir de l'année prochaine un accord international signé en 2021 visant à introduire un taux minimum d'imposition des sociétés à l'échelle mondiale d'au moins 15%. Ce système pourrait augmenter les recettes fiscales de l'Italie de 2 à 3 milliards d'euros, a déclaré un fonctionnaire.

Rome travaille également sur des mesures fiscales visant à encourager le rapatriement de la production des entreprises italiennes.

La mise en place de deux taxes sur le plastique et les boissons sucrées sera reportée pour la sixième fois et n'entrera pas en vigueur avant la mi-2024, a ajouté le Trésor.

Ces deux taxes devaient initialement être appliquées au début de l'année 2020 et rapporter plus d'un milliard d'euros par an.

Cependant, les réactions négatives des entreprises ont persuadé les gouvernements italiens successifs de reporter à plusieurs reprises leur mise en œuvre.

Par ailleurs, 12 milliards d'euros seront consacrés à la construction d'un pont reliant la Sicile au continent.

(Reportage Giuseppe Fonte, Gavin Jones, version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)

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