JO 2024-Les Parisiens mitigés à 100 jours des Jeux olympiques

information fournie par Reuters •17/04/2024 à 11:00

par Yiming Woo et Louise Dalmasso

Au lendemain de l'allumage de la flamme à Olympie (Grèce) et à 100 jours des Jeux olympiques de Paris 2024, certains Parisiens ont partagé mercredi à Reuters leurs sentiments mitigés à l'approche de l'événement.

Le mois dernier, un sondage a montré que 57% des Français sondés attendent avec peu ou aucune impatience les Jeux de Paris.

"Je n'ai aucune excitation vis-à-vis des JO même si c'est plutôt un bel événement quand même pour Paris et la France, mais j'ai beaucoup d'inquiétudes à plein de niveaux", a dit Carole Gabriel-Jullien (57 ans), directrice conseil. "L'organisation, les transports, le fait que l'on continue à bosser..."

L'entreprise de Carole Gabriel-Jullien se situe dans la banlieue de Paris et elle a donc prévu de rester travailler à son domicile.

"Quand on voit le bordel au quotidien, déjà, de la vie parisienne, on se dit que demain, avec tous les gens qui seront là pour les JO, ça va être l'enfer", a-t-elle ajouté.

"Pourquoi vouloir absolument ne s'intéresser qu'à ce qui ne va pas ?", s'est interrogé lundi le président de Paris 2024 Tony Estanguet dans le Parisien. "J'ai l'impression que c'est un peu inévitable."

"Oui, on attend ça avec impatience parce que c'est une chance pour nous de voir les Jeux olympiques en France", a déclaré Jacques Etoundi (55 ans), qui travaille dans la logistique.

"On sait que le monde entier nous regarde donc on fera du mieux pour accueillir la terre entière."

Ce Parisien a prévu de rester dans la capitale pendant les Jeux et se montre confiant concernant les transports publics.

"Sans être chauvin, en France, ils sont tops. Il y aura une grande régulation des transports, ça va aller. Du moment que les syndicats ne font pas grève. Je suis enthousiaste."

"Je vais partir car Paris, ce n'est plus Paris avec tous ces travaux, tous ces échafaudages", dit au contraire Inna, retraitée de 87 ans. Elle quittera la capitale pour rejoindre sa maison dans le Sud.

"Ce n'est pas que je m'inquiète, mais je pense qu'ils (les Parisiens qui resteront) verront des choses qu'ils ne souhaitent pas voir", a-t-elle ajouté en mentionnant le risque d'attentats.

"On n'entend que ça maintenant."

François Urbain, office manager de 29 ans n'est pas très serein non plus. "Je ne pense pas que la ville de Paris soit prête", a-t-il dit.

"On a promis plein de trucs, je me rappelle même qu'on avait promis que les transports seraient gratuits. Il n'y a rien qui est fait donc je ne pense pas qu'on soit prêt."

Il a décidé de quitter Paris pendant les Jeux olympiques qui auront lieu du 26 juillet au 11 août.

(Reportage de Yiming Woo et Louise Dalmasso, rédigé par Vincent Daheron, édité par Blandine Hénault)