Selon ces enseignes, la facture ne sera pas aussi salée pour le consommateur, "quelques euros" en plus chaque mois.
Le niveau de marge est insuffisant pour faire les investissements nécessaires, estiment les industriels. ( AFP / BERTRAND GUAY )
Faut-il s'attendre à des hausses de prix des produits alimentaires dans les supermarchés ? Les enseignes devraient acheter aux industriels ces denrées 5 à 10% plus cher pour couvrir les hausses de matières premières qu'ils encaissent et leurs besoins d'investissement, ont soutenu mercredi 29 septembre les entreprises coopératives, soit une marque sur trois en magasin.
Flambée des céréales, des emballages, de l'énergie, du transport... "Je pense que nous n'avons jamais eu un contexte d'inflation aussi fort sur l'ensemble des coûts en entreprise", a souligné en conférence de presse Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, qui représente 2.300 entreprises à statut coopératif. Dans le même temps, le secteur agroalimentaire français a des besoins d'investissement "colossaux", estimés à 9 milliards d'euros par an, pour produire de manière plus durable (bâtiments moins énergivores, réduction du plastique dans les emballages...).
Le niveau de marge insuffisant pour faire les investissements nécessaires
Mais "le niveau de marge aujourd'hui permet tout juste de faire les investissements de maintenance", affirme Dominique Chargé, faisant un "constat de déclin de notre industrie agroalimentaire". La faute à la "spirale déflationniste" : depuis des années, la grande distribution parvient à payer toujours un peu moins cher les produits alimentaires auprès de ses fournisseurs.
La Coopération agricole espère enrayer cette tendance à l'occasion des négociations annuelles, qui débutent en octobre. Elle veut vendre aux enseignes ses produits 5 à 10% de plus que l'an dernier. La facture ne sera pas aussi salée pour le consommateur, tient-elle à rassurer. "Ça veut dire quelques centimes de plus sur une bouteille de lait ou un paquet de farine", seulement "quelques euros" en plus chaque mois dans le budget des ménages, selon Dominique Chargé.
La démarche est similaire du côté de l'Ania, qui défend les intérêts de l'agroindustrie, hors groupes coopératifs. L'organisation avait rapporté en juin que les entreprises faisaient remonter "un besoin tarifaire de 9% en moyenne toutes catégories confondues". L'Ania n'avait pas communiqué sur ce chiffre lors d'une conférence de presse mi-septembre, mais avait à nouveau plaidé pour que les tarifs d'achat se redressent. "Cela se traduirait par une hausse des prix d'un euro par mois et par Français", avait alors affirmé le président de l'Ania Jean-Philippe André.
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