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Guerre en Ukraine : Kiev construit 2.000 km de fortifications défensives et se prépare à une longue guerre d'attrition
information fournie par Boursorama avec Media Services 18/03/2024 à 10:31

Le ligne ukrainienne sera probablement moins élaborée, moins profonde que la ligne russe, mais elle répond dans l'urgence à la pénurie de munitions.

Des fortifications en construction près de Kharkiv, en Ukraine, le 12 mars 2024. ( AFP / SERGEY BOBOK )

Des fortifications en construction près de Kharkiv, en Ukraine, le 12 mars 2024. ( AFP / SERGEY BOBOK )

Après avoir apparemment perdu l'initiative opérationnelle, l'Ukraine se prépare à une longue guerre en construisant des fortifications le long de la ligne de front, face à l'ennemi russe. Lundi dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué "deux mille kilomètres de travaux pour renforcer les fortifications existantes et en créer de nouvelles" .

Une information que le ministère de la Défense britannique avait évoquée la veille, faisant état de "dents du dragon", fossés anti-char, tranchées d'infanterie, champs de mines et positions défensives fortifiées. "L'établissement de positions défensives majeures est indicatif d'un conflit d'attrition et signifie que toute tentative pour les percer sera probablement accompagnée de fortes pertes" , estimait le ministère sur X.

La ligne en question répondra à la "ligne Sourovikine" russe établie en 2023 dans l'est de l'Ukraine , qui comprend trois couches de défense dans la profondeur, destinées à la fois à épuiser les forces ennemies et à rendre plus difficile la prise de contrôle d'une zone après une percée militaire. La réponse ukrainienne sera probablement moins élaborée, moins profonde, mais répond dans l'urgence à sa pénurie de munitions.

Moins élaboré que la ligne russe

"Les responsables ukrainiens disent déjà que le temps est le facteur clef qui les empêche de construire quelque chose qui ressemble à la ligne Sourovikine", explique Ivan Klyszcz, du Centre international pour la défense et la sécurité (ICDS), en Estonie. Mais ce dispositif est "nécessaire car la rareté des munitions et la baisse du moral (des troupes) ont clairement placé l'Ukraine sur la défensive".

La contre-offensive ukrainienne de l'automne, préparée jusqu'à Washington, s'est soldée par un échec avec de lourdes pertes et des gains territoriaux faméliques. Cette guerre, plus encore peut-être que beaucoup d'autres, a donné raison à la défense sur l'attaque. Et l'objectif des deux camps est d' infliger le maximum de pertes à l'adversaire sur la durée.

Zelensky veut "maximiser le nombre de morts et de blessés côté russe", résume pour l' AFP Seth Jones, vice-président du think tank américain CSIS, rappelant que "ce type de fortifications a été efficaces" par le passé.

En Russie, les observateurs contactés par l' AFP minimisent les conséquences de l'annonce ukrainienne. Ces lignes "prouvent que l'Ukraine a réalisé que son offensive avait échoué. Leur éventuel succès dépend de leur qualité" et notamment de la part du budget détourné par la corruption, endémique en Ukraine , estime ainsi l'expert indépendant Alexandre Khramtchikhine.

"Est-ce qu'ils ont assez d'effectifs pour les construire et ensuite pour les défendre ? L'armée russe a déjà percé des fortifications ukrainiennes plus solides à Avdiivka", ajoute Vassili Kachine, de l'École supérieure d'économie à Moscou, en référence à la ville forteresse, sur le front Est, tombée mi-février aux mains des Russes.

"Tenir compte des réalité du conflit"

Dans tous les cas, Kiev n'a changé ni de paradigme militaire ni d'objectif politique : libérer les provinces du Donbass (Est) ainsi que la Crimée, prise par la Russie en 2014. Mais elle doit tenir compte des réalités du conflit. "Les Ukrainiens se sont appuyés sur des fortifications depuis l'été 2022", soulignent des analystes de l'institut privé de renseignement britannique Janes.

"La vraie différence aujourd'hui, c'est qu'ils ne vont plus se concentrer seulement sur la proximité immédiate de la ligne de front" mais aussi solidifier leurs positions de l'arrière pour réduire "la probabilité que l'adversaire n'exploite des succès tactiques".

À Kiev, on cultive l'espoir de voir les sanctions contre la Russie épuiser ses capacités à poursuivre longtemps l'effort de guerre. À Moscou, on rêve de réduire encore l'aide financière et militaire occidentale à Kiev. L'enjeu : tenir. "Le rapport de forces change et l'Ukraine vise à prolonger le conflit jusqu'au moins 2025", assure Vassili Kachine.

Même si le front semble figé, la guerre "se trouve moins dans une impasse que dans une phase de 'recharge', les deux belligérants tentant de se doter des moyens d' emporter la décision à l'horizon 2025-2026" , assure pour sa part l'Institut français des relations internationales (Ifri) dans un rapport diffusé cette semaine.

Aucun des deux camps n'est aujourd'hui en mesure de gagner la guerre. Mais nul n'y a renoncé. Seth Jones juge "possible", mais pas établi, que ces fortifications deviennent des "frontières de facto". Mais "cela ne signifie pas forcément que c'est le début des négociations", tempère-t-il. "Il faudra encore une année ou deux avant que les deux parties ne soient disposées à discuter".

11 commentaires

  • 18 mars 17:05

    F0710107....******Entre temps la Russie elle aussi s'épuisera progressivement avec 50% de son PIB consacrée à cette "opération spéciale" .*****
    HAHAHAH....mais que faut-il pas lire!!!!!.....50% rien que ça !!!!!!!!!


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