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Guerre à Gaza: Netanyahu sous pression américaine accrue
information fournie par AFP 05/04/2024 à 00:21

Les dirigeants américain Joe Biden et israélien Benjamin Netanyahu doivent se parler au téléphone jeudi, après que Washington a fait part de son "indignation" à la mort de sept humanitaires tués dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza. ( AFP / JACK GUEZ )

Les dirigeants américain Joe Biden et israélien Benjamin Netanyahu doivent se parler au téléphone jeudi, après que Washington a fait part de son "indignation" à la mort de sept humanitaires tués dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza. ( AFP / JACK GUEZ )

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait face à une pression internationale accrue, notamment de la part du président américain Joe Biden qui l'a pressé jeudi de conclure "sans délai" un accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au bord de la famine.

Leur entretien téléphonique survient près de six mois après le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a dévasté la bande de Gaza, et quelques jours après la mort de travailleurs humanitaires dans des frappes israéliennes.

Les jugeant "inacceptables", M. Biden a évoqué pour la première fois la possibilité de conditionner l'aide américaine à Israël à des mesures "tangibles" de la part du gouvernement israélien pour répondre à la catastrophe humanitaire dans le petit territoire palestinien assiégé.

- "Destructions délibérées" -

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé jeudi les "destructions systématiques et délibérées du système de santé" du territoire palestinien par Israël lors d'une conférence de presse.

"Il y a des blessures par écrasement à l'abdomen, au thorax, des amputations des jambes et des bras nécessaires, et en plus de cela, les patients souffrent de graves brûlures", a détaillé Genève Amber Alayyan, responsable adjointe des programmes de l'ONG pour le Proche-Orient.

"Aucun système de santé au monde ne peut faire face au volume et au type de blessures, ainsi qu'aux états de santé que nous voyons quotidiennement", a-t-elle estimé.

Les ONG MSF, Oxfam, Médecins du Monde et Save the children International ont par ailleurs alerté sur leur quasi impossibilité de travailler dans le territoire palestinien.

Aucune de ces ONG ne prévoit à ce stade de partir, même si la question se pose "chaque jour", a indiqué Isabelle Defourny, présidente de MSF France. "Les conditions pour apporter une assistance humanitaire ne sont pas réunies", a-t-elle ajouté.

Alors que "31 enfants de Gaza sont morts de faim et de déshydratation" selon le Croissant rouge palestinien, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra vendredi une réunion sur le risque de famine et la situation des travailleurs humanitaires à Gaza.

Ambulances transportant les dépuilles des humanitaires étrangers de World Central Kitchen tués dans une frappe israélienne le 3 avril 2024  ( AFP / SAID KHATIB )

Ambulances transportant les dépuilles des humanitaires étrangers de World Central Kitchen tués dans une frappe israélienne le 3 avril 2024 ( AFP / SAID KHATIB )

La mort lundi dans une frappe israélienne des sept travailleurs humanitaires de l'ONG World Central Kitchen (WCK), basée aux Etats-Unis, a accru le mécontentement international, l'armée israélienne ayant reconnu une "grave erreur".

Depuis le début de la guerre à Gaza, près de 200 travailleurs humanitaires ont été tués, selon Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF.

- "Incompétence dangereuse"? -

"Ce type d'attaques est soit intentionnel, soit révélateur d'une incompétence dangereuse", a-t-il fustigé jeudi lors d'une conférence de presse à Genève.

La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée après l'attaque sans précédent de commandos du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre dans le sud d'Israël. Elle a entraîné la mort de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Plus de 250 personnes ont été enlevées au cours de l'attaque et emmenées comme otages dans la bande de Gaza, où 130 sont toujours détenues, parmi lesquelles, selon l'armée israélienne, 34 sont mortes.

En représailles, Israël mène des opérations militaires dans le territoire palestinien, s'étant juré d'anéantir le Hamas, qui y a pris le pouvoir en 2007 et qui est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne notamment.

Plus de 33.000 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Un Palestinien inspecte un appartement endommagé partiellement détruit par une frappe israélienne le 4 avril 2024  ( AFP / MOHAMMED ABED )

Un Palestinien inspecte un appartement endommagé partiellement détruit par une frappe israélienne le 4 avril 2024 ( AFP / MOHAMMED ABED )

L'armée israélienne a poursuivi jeudi ses opérations dans le centre de la bande de Gaza ainsi qu'à Khan Younès (sud). En 24 heures, 62 morts supplémentaires ont été recensés, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La communauté internationale ne cesse d'exhorter Israël à protéger les civils et travailleurs humanitaires à Gaza, sur fond d'inquiétudes d'une opération terrestre voulue par M. Netanyahu à Rafah (sud), où s'entassent près de 1,5 million de Palestiniens déplacés par les combats, selon l'ONU.

- "Pas acceptable" -

Au Royaume-Uni, quelque 600 juristes britanniques ont réclamé jeudi la suspension des ventes d'armes à Israël au nom d'une violation du droit international et d'un "risque sérieux de génocide".

Au Canada, le Premier ministre Justin Trudeau a martelé lors d'un point presse que la mort d'humanitaires "n'arrivait pas par hasard" et n'était "pas acceptable".

Après les frappes israéliennes, WCK, qui fournissait quotidiennement des repas à Gaza, a annoncé suspendre ses opérations via un couloir maritime depuis Chypre, accroissant les craintes pour la situation alimentaire des quelque 2,4 millions d'habitants.

Les Etats-Unis ont exigé jeudi d'Israël de permettre une "augmentation spectaculaire" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, disant vouloir voir des mesures concrètes prises "dans les heures et jours qui viennent", tandis que plusieurs pays tentent d'acheminer davantage d'aide, notamment par parachutage.

Mais l'acheminement de vivres par les airs ou la mer ne peut se substituer aux routes terrestres, insistent l'ONU et de nombreux pays.

Selon une étude jeudi de l'ONG Oxfam, la population du nord de la bande de Gaza survit avec 245 calories par jour, soit "moins d'une boîte de haricots", ce qui, selon l'ONG, représente "moins de 12% des besoins caloriques quotidiens moyens".

Des parachutes d'aide humanitaire sont largués au-dessus de la bande de Gaza assiégée, le 4 avril 2024 ( AFP / JACK GUEZ )

Des parachutes d'aide humanitaire sont largués au-dessus de la bande de Gaza assiégée, le 4 avril 2024 ( AFP / JACK GUEZ )

"Les livraisons de farine sont retardées (...) Il y a aussi une pénurie de légumes, de viande et d'autres produits essentiels", a dit mercredi à l'AFP un habitant de la ville de Gaza qui tentait de récupérer des denrées alimentaires.

En Israël aussi, Benjamin Netanyahu est soumis à une pression accrue de l'opinion publique et fait face à des manifestations à répétition d'opposants et de familles d'otages en colère.

Malgré un "mécontentement croissant" de Washington, le soutien des Etats-Unis à Israël reste "inébranlable", a toutefois assuré jeudi un porte-parole de la Maison Blanche.

39 commentaires

  • 05 avril 14:37

    Winbank, les fous de dieu , malheureusement toutes les religions en produisent et en son nom on a eu les croisades. La revendication d'un état Juif est aussi insoutenable qu'un celle d'un état Islamiste . Vivons en paix loin de ces légendes porteuses de violence.


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