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En attendant son drone hypersonique, Destinus arme l'Ukraine
information fournie par Boursorama avec AFP 02/02/2024 à 08:31

A Kharkiv, le 23 janvier 2024.  ( AFP / SERGEY BOBOK )

A Kharkiv, le 23 janvier 2024. ( AFP / SERGEY BOBOK )

Son projet est de développer un drone hypersonique volant à l'hydrogène mais, avant de le voir aboutir, le patron de la start-up européenne Destinus, Mikhail Kororich, livre des drones à l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie, son pays natal.

Il faudra encore "cinq à sept ans" avant que Destinus construise son prototype d'avion autonome hypersonique - volant donc au-delà de Mach 5, soit 6.100 km/h - à 30 kilomètres d'altitude, en consommant de l'hydrogène liquide, sans aucune émission donc, affirme-t-il dans un entretien à l'AFP.

Parallèlement, "nous avons plusieurs projets à double usage (civil et militaire) et fournissons des drones à l'Ukraine", explique-t-il.

Cette "source initiale de revenus" et la vente de turbines ont permis à Destinus de réaliser "un peu moins de 20 millions d'euros" de chiffre d'affaires en 2023 et "plusieurs fois cela" cette année, selon lui.

Ces engins "low cost" d'une portée de 750 kilomètres et de "quelques mètres d'envergure" appelés Lord en interne, sont propulsés par un moteur à hélice.

Plusieurs centaines de ces drones ont été livrés à Kiev depuis le printemps 2023, selon le magazine Challenges qui a révélé l'information.

Les drones sont livrés sans charge utile, qu'il s'agisse d'explosifs ou d'équipements de reconnaissance, et entrent donc dans la catégorie des biens à double usage pour laquelle une licence d'exportation est nécessaire.

Mikhail Kokorich ne "veut pas entrer dans les détails sur leur utilisation par les Ukrainiens car c'est un secret et surtout parce qu'on ne sait pas tout".

L'entrepreneur, qui se présente comme "opposant actif" à Vladimir Poutine, a quitté la Russie en 2012 et renoncé en janvier à sa nationalité russe. Il ne précise pas non plus où ces drones sont produits et donc quel Etat délivre la fameuse licence.

Fondée en 2021, Destinus a son siège en Suisse et des sites en Allemagne, en Espagne et aux Pays-Bas, où il a racheté l'an passé le fabricant de turbines Opra.

- "Jugés sur ce que nous faisons" -

La start-up est également présente en France "depuis trois ans" pour y mener ses essais de drones supersoniques depuis l'aéroport français de Rochefort (Charente-Maritime). Mais elle n'y a "pas de site de production à l'heure actuelle".

Destinus compte déménager son siège social à Paris. "Nous considérons la France comme un bon endroit pour y produire nos futurs projets", explique Mikhail Kokorich. Cela dépendra in fine des conditions d'octroi des "licences d'exportation, du soutien et de la disponibilité de la main d'œuvre".

L'accueil reçu en France, pays dont il est résident, est toutefois encore incertain. En quittant la Russie, l'entrepreneur s'était installé aux Etats-Unis où il avait créé plusieurs start-up du spatial à succès, dont Momentus, avant de devoir en laisser les rênes à un ancien responsable du Pentagone sur fond d'imbroglio juridico-financier.

"Il est facile de nous dépeindre comme une personne louche parce que nous ne sommes pas français", se désole-t-il, évoquant des "commérages". "Nous voulons être jugés sur ce que nous faisons, sur nos performances, sur nos idées".

Destinus met par ailleurs au point un autre drone, celui-ci propulsé par un turboréacteur, et un autre de quelques kilogrammes et très véloce pour intercepter des drones adverses, selon Challenges.

Et l'entreprise, qui a levé 75 millions d'euros depuis sa création, poursuit les développements de son drone hypersonique, un appareil qui sera capable de transporter 25 à 30 personnes ou 3 à 4 tonnes de fret.

L'approche est incrémentale: deux premiers démonstrateurs ont déjà volé. Un troisième doit prendre les airs en 2025 pour franchir Mach 1.

Il s'agira de tester un turboréacteur fonctionnant au kérosène d'aviation avec une post-combustion à l'hydrogène. Celle-ci permet au réacteur d'avoir une poussée supplémentaire, comme sur les avions de chasse.

Destinus 4 aura ensuite pour mission d'aller vers le "supersonique élevé", à Mach 2,5 (3.000 km/h), vitesse à laquelle il est possible d'"allumer un statoréacteur" permettant de chercher les vitesses encore plus hautes.

A ces vitesses folles, l'hydrogène liquide, outre sa combustion dans le moteur, servira également à refroidir les parois de l'engin soumises à un échauffement intense dû à la vitesse ainsi que l'air entrant dans le réacteur, ouvrant ainsi à la voie au vol hypersonique décarboné.

3 commentaires

  • 02 février 11:00

    Qui peut croire sérieusement à ce type d'affabulations ? 75 millions d'euros pour développer un produit qui a couté des centaines de millions d'investissement pour des produits similaires à des industriels européens sans résultats ? Stavisky pas mort !


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