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Dérapage du déficit public : ce que l'on sait, conséquences, propositions... le point sur ce chiffre qui préoccupe l'exécutif
information fournie par Boursorama avec Media Services 21/03/2024 à 13:16

Le ministère de l'Economie et des Finances, aussi appelé Bercy, le 8 avril 2020. ( AFP / BERTRAND GUAY )

Le ministère de l'Economie et des Finances, aussi appelé Bercy, le 8 avril 2020. ( AFP / BERTRAND GUAY )

Selon le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave ce jeudi 21 mars sur franceinfo, le dérapage du déficit public de la France devrait être "supérieur à 5%" du PIB, au-delà des 4,9% initialement attendus en 2023.

Le chiffre officiel est attendu pour mardi 26 mars mais il préoccupe déjà au sommet de l'Etat. Et pour cause : le dérapage du déficit public de la France devrait en effet être bien au-delà des 4,9% du PIB initialement attendus en 2023. Le point sur ce que l'on sait déjà, les conséquences d'une envolée du déficit et les propositions pour y remédier, à l'approche des élections européennes et du verdict des agences de notation sur la France.

Ce qu'on sait

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire avait déjà prévenu début mars que le déficit public serait "significativement" au-dessus de l'objectif de 4,9% du produit intérieur brut (PIB) en 2023. Ce jeudi 21 mars, le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave a confirmé sur franceinfo que le chiffre serait "supérieur à 5%" du PIB, sur fond de "ralentissement" économique de la Chine, de guerre en Ukraine et de difficultés de "partenaires" comme l'Allemagne. Les Echos parlent de 5,6%, Le Figaro de 5,5% avec une marge d'erreur de 0,3 point, des estimations que le gouvernement se refuse à valider. "C'est l'Insee qui publie le chiffre du déficit public de 2023", a rappelé ce jeudi Thomas Cazenave.

Les mauvaises nouvelles comptables se sont multipliées ces dernières semaines, accréditant l'hypothèse d'un dérapage du déficit. A la fin décembre 2023, les dépenses de l'Etat étaient supérieures de près de 3 milliards d'euros à celles de 2022, et ses recettes inférieures de plus de sept milliards, selon des chiffres publiés début février par Bercy. Mercredi, l'exécutif a indiqué que le déficit de la Sécurité sociale en 2023 était supérieur de plus de deux milliards aux dernières prévisions gouvernementales.

Quelles conséquences ?

Les oppositions pilonnent déjà la gestion des finances publiques par Emmanuel Macron et son gouvernement : "résultats pitoyables" pour la cheffe des députés RN Marine Le Pen, "situation dramatique" pour le président des Républicains Eric Ciotti... Au-delà des conséquences politiques, la probable envolée du déficit risque d'entacher la crédibilité internationale du gouvernement, qui s'est engagé à ramener le déficit à 4,4% en 2024 et sous l'objectif européen des 3% du PIB d'ici à 2027.

La trajectoire de réduction du déficit est "fragile" et les "marges de sécurité" du gouvernement sont "extrêmement ténues", a déjà alerté mi-mars la Cour des comptes. "La situation des finances publiques de la France restera en 2024, comme en 2023, parmi les plus dégradées de la zone euro", a-t-elle encore averti.

Ces signaux d'alerte sur les finances publiques surviennent à un mois du prochain verdict des agences de notation : le 26 avril, Fitch et Moody's donneront une nouvelle appréciation de la capacité de la France à rembourser sa dette. La décision de l'agence S&P, la plus redoutée, est annoncée pour le 31 mai. Une dégradation de la note française pourrait renchérir le coût de ses emprunts et grever encore un peu plus les finances publiques. Selon le gouvernement, la France devrait dépenser plus de 74 milliards d'euros en 2027 pour rembourser les intérêts de sa dette, contre 38,6 milliards en 2023.

Comment redresser les comptes ?

Face à la dégradation des comptes publics, le gouvernement a annoncé 10 milliards de coupes dans les dépenses de l'Etat en 2024 et prévoit 20 milliards d'économies supplémentaires en 2025, en faisant cette fois contribuer à l'effort les administrations de sécurité sociale et les collectivités territoriales. Le président Emmanuel Macron a affiché mercredi sa mobilisation, en convoquant à l'Elysée plusieurs ministres et des figures de la majorité. "On doit faire face à un choc économique conjoncturel lié notamment à la géopolitique. On assume et on dit la vérité aux Français", a-t-il déclaré à cette occasion, selon l'un de ses hôtes.

Dans l'opposition, le sénateur Bruno Retailleau (Les Républicains) a suggéré ce jeudi sur Sud Radio de supprimer des postes de fonctionnaires et de "couper" dans les dépenses sociales. Du côté du RN, Jordan Bardella estime que "le véritable moyen de rembourser la dette, c’est de créer de la croissance".

Le gouvernement martèle quant à lui qu'il veut éviter les hausses d'impôts. Mais à l'heure où la croissance ralentit, certains députés de la majorité comme Jean-Paul Mattei (MoDem) tentent à nouveau de convaincre l'exécutif d'augmenter les recettes fiscales.

10 commentaires

  • 21 mars 14:34

    M5441845
    Les retraites sont indexées sur l'inflation depuis 1993 et non plus sur l'évolution des salaires , qui eux ont augmentés plus que l'inflation depuis 1993 .
    Aucune raison de sous indexer les retraites par rapport à l'inflation , tant que les salaires augmentent plus vite (sur qqs années )


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