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Damien Abad accusé de viols : Sandrine Rousseau et Olivier Faure appellent à son départ du gouvernement "par principe de précaution"
information fournie par Boursorama avec Media Services 23/05/2022 à 10:04

Sandrine Rousseau, candidate de la Nupes aux législatives à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Sandrine Rousseau, candidate de la Nupes aux législatives à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

"Il y a un principe de précaution qui fait qu'il faut protéger, envoyer un message assez fort aux femmes que leur parole compte", a estimé Sandrine Rousseau, candidate de la Nupes aux législatives à Paris, ce lundi 23 mai sur RTL.

Le nouveau ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad fait face à des accusations de viols révélées par Mediapart. L'intéressé a contesté ces allégations dimanche 22 mai "avec la plus grande force". Sandrine Rousseau, candidate de la Nupes aux législatives à Paris, a réagi ce lundi 23 mai sur l'antenne de RTL. Selon elle, "la question n'est pas sa démission à lui", estimant qu'il devrait être "démis de ses fonctions par principe de précaution", a-t-elle affirmé.

"Il y a deux témoignages de femmes qui ne se connaissent pas, qui sont concordants, qui relatent des faits qui sont assez similaires", a rappelé la candidate. "Par ailleurs, manifestement, chez les Républicains, il était précédé d'une réputation que plusieurs cadres des Républicains ont confirmé. Il y a un principe de précaution qui fait qu'il faut protéger, envoyer un message assez fort aux femmes que leur parole compte", a estimé Sandrine Rousseau.

Même son de cloche chez Olivier Faure, Premier secrétaire du PS. Il a lui aussi souhaité ce lundi le départ du gouvernement de Damien Abad, appelant à "respecter la parole des femmes".

"Si j'étais Premier ministre, je dirais à Damien Abad : 'je n'ai pas de raison particulière de penser que les femmes mentent, parce que je ne vois pas les raisons qui les motiveraient à cela. Il y a un doute qui existe aujourd'hui. La parole des femmes doit être respectée. Donc, dans l'attente d'une décision de justice, je souhaite que tu ne sois pas au gouvernement'", a-t-il déclaré sur France Inter. Puis d'évoquer, à son tour, une "mesure de précaution" qui "ne met pas en cause la présomption d'innocence".

Deux femmes, dont Mediapart a recueilli les témoignages, accusent Damien Abad, 42 ans, de viol en 2010 et 2011. L'une d'elle, qui a confirmé son récit à l'AFP, a porté plainte en 2017. Sa plainte a été classée sans suite. "Je suis soulagée que ça sorte, parce que j'avais tapé à pas mal de portes pour que quelqu'un fasse quelque chose après le classement de la plainte, que j’ai trouvé injuste", a confié cette femme, Margaux, ancienne militante centriste de 35 ans, qui n'a pas souhaité rendre public son nom de famille.

Ces accusations ont été contestées "avec la plus grande force" par Damien Abad, ancien président des députés LR qui a pris ses fonctions samedi en tant que ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées. "Je conteste avoir exercé quelque forme de contrainte que ce soit sur aucune femme", a-t-il écrit dans un communiqué à l'AFP. "Ces accusations relatent des actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap", se défend par ailleurs Damien Abad, atteint d'arthrogrypose, une maladie rare qui bloque ses articulations et réduit sa mobilité.

Un signalement adressé à LREM et LR

Selon Mediapart, un signalement pour des faits présumés de viols a été adressé à LREM et LR le 16 mai, puis au procureur de la République, par l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, une association créée en février par des féministes à l'origine du mouvement #MeTooPolitique. La militante féministe Mathilde Viot, l'une des fondatrices de l'Observatoire, a précisé avoir envoyé ce signalement par mail à plusieurs responsables de LREM et LR le 16 mai, avec un rappel le 19, avant la nomination de Damien Abad comme ministre.

Dans l'entourage de Stanislas Guerini, patron de LREM, on affirme que le mail n'a été vu que samedi. La députée LREM Bérangère Couillard, également destinataire, a assuré n'avoir "aucune trace d'un mail de l'Observatoire". Le secrétaire général de LR Aurélien Pradié dit ne pas l'avoir vu non plus. Le parquet de Paris, lui, a confirmé avoir "été destinataire le 20 mai d'un signalement émanant de l'Observatoire", actuellement "en cours d'analyse".

Selon les témoignages recueillis par Mediapart, l'une des deux femmes, âgée de 41 ans, dénonce des faits qui se seraient déroulés lors d'une soirée à l'automne 2010. Damien Abad lui aurait proposé une coupe de champagne dans un bar à Paris. "Et là, black-out total, jusqu'au lendemain matin", témoigne cette femme, qui dit s'être réveillée avec lui "dans une chambre d'hôtel proche du bar", "en sous-vêtements", en "état de choc et de dégoût profond", selon son récit. Elle fait part de son sentiment d'avoir pu être "droguée".

L'autre femme, Margaux, témoigne de faits qui se seraient déroulés début 2011. Après avoir rencontré Damien Abad en 2009, alors qu'elle était vice-présidente des Jeunes démocrates à Paris, puis avoir été "dragu(ée) par sms", elle l'aurait retrouvé un soir à Paris et ils auraient eu une relation sexuelle d'abord consentie puis contrainte, empreinte "d'irrespect, d'injonction et d'insistance". Elle raconte s'être rendue dans un commissariat pour témoigner en 2012, puis avoir déposé plainte en 2017.

"Aucune impunité" concernant les violences sexuelles, estime Borne

Le parquet de Paris a indiqué "qu'une première plainte déposée pour des faits de viol a été classée sans suite le 6 avril 2012 du fait de la carence de la plaignante". Et qu'une deuxième plainte "pour les mêmes faits a été classée sans suite le 5 décembre 2017" faute "d'infraction suffisamment caractérisée".

Lors d'un déplacement en Normandie, la Première ministre Elisabeth Borne a dit n'avoir découvert ces accusations que samedi. "Je peux vous assurer que s'il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision", a-t-elle déclaré, affirmant qu'il ne pouvait y avoir "aucune impunité" concernant les violences sexuelles. Pour Patrick Mignola, patron des députés MoDem, "on ne peut pas pré-condamner les gens sur la base d'affirmations". Mais pour le leader des insoumis Jean-Luc Mélenchon, "il y a un signalement qui a été fait à un niveau extrêmement élevé de responsabilités. Ils n’en ont tiré aucune conclusions avant".

19 commentaires

  • 23 mai 17:38

    il pourra faire du x dans le zarbi


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