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Augmenter les impôts des "ultra-riches" : des députés macronistes favorables à "des mesures de justice"
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/03/2024 à 14:32

( AFP / EMMANUEL DUNAND )

( AFP / EMMANUEL DUNAND )

"On pense que les ultra-riches doivent faire plus en ce moment", souligne notamment le député MoDem Bruno Millienne.

Faut-il augmenter les impôts des "ultra-riches" ou des plus grandes entreprises ? Si le gouvernement n'est pas convaincu, certains députés de la majorité plaident pour, dans un contexte de situation économique qui se dégrade.

Minoritaires dans le camp présidentiel, ces élus de l'aile gauche et du MoDem estiment que le dérapage du déficit devrait pousser l'exécutif à revoir sa doctrine. "Il va y avoir forcément une question de fiscalité" et "on pense que les ultra-riches doivent faire plus en ce moment", souligne le député MoDem Bruno Millienne. Le chef du groupe centriste, Jean-Paul Mattei, réclame par exemple une hausse ciblée de la taxation des revenus du patrimoine en relevant la "flat-tax" instaurée en 2018. "La conjoncture de 2024 n'est plus celle de 2017. Il faut prendre des mesures de justice sans briser la croissance", argumente-t-il dans La Tribune.

"La taxation des individus n'a de sens qu'à l'échelle européenne et internationale", selon Bruno Le Maire

Lors des précédents budgets, le parti avait déjà soutenu, en vain, une taxe sur les superdividendes des plus grandes entreprises ou leurs rachats d'actions. A l'aile gauche de Renaissance aussi, on revient à la charge pour dégager de nouvelles recettes fiscales afin de "financer la transition écologique et le grand âge". Pour la députée Stella Dupont, il faut se pencher sur le taux d'imposition global des "milliardaires", "synonyme d'injustice pour nombre de Français", a-t-elle lancé à Bruno Le Maire lors d'une audition à l'Assemblée début mars. Mais le ministre de l'Economie écarte toute mesure nationale. "La taxation des individus n'a de sens qu'à l'échelle européenne et internationale", sinon "vous aboutirez au départ des personnes les plus fortunées de France", lui a-t-il répondu.

"L'impôt minimum sur les multinationales, ça a été poussé par la France et décidé au niveau de l'OCDE (les pays les plus riches)", argue-t-on encore au ministère. Et au niveau hexagonal, "les marqueurs d'Emmanuel Macron, c'est pas de hausse d'impôts", martèle Bercy. Issu de la droite, Bruno Le Maire mise sur la réduction des dépenses publiques, avec son nouveau livre où il soutient le remplacement de "l'Etat providence" par un "Etat protecteur", et ses appels à baisser la durée d'indemnisation des chômeurs.

10 milliards d'économies en 2024

Le gouvernement a déjà annoncé un tour de vis budgétaire : 10 milliards d'économies en 2024, avant de chercher "au moins" 20 milliards supplémentaires en 2025. Car l'exécutif s'attend à un déficit public 2023 nettement plus dégradé qu'attendu, lors de l'annonce des chiffres de l'Insee le 26 mars. Bruno Le Maire a ses lieutenants à l'Assemblée. "On a réussi à créer de l'attractivité auprès des entrepreneurs français et étrangers. Si vous cassez ça, vous perdez sur toute la ligne", insiste le député Charles Rodwell.

Mais le flanc gauche de la macronie se cabre. "Bercy n'écoute pas assez les parlementaires", peste Ludovic Mendes (Renaissance), qui milite de son côté pour élargir "l'assiette de la taxe sur les transactions financières" en France. "L'erreur ce serait de se dire, on a un dogme, celui de ne pas toucher aux impôts", redoute aussi un proche du président Macron. "Si vous ne montrez pas que les gens les plus riches, dans un moment difficile, contribuent, c'est un danger supplémentaire. Et ce ne sera pas la majorité qui va en tirer les bénéfices, mais (Marine) Le Pen."

Pas de "mouvement massif" chez les macronistes

Chez les cadres de Renaissance, on relativise la grogne. "Je ne vois pas un mouvement massif" chez les macronistes, assure le rapporteur général du budget Jean-René Cazeneuve. "Attention aux hausses d'impôts symboliques au rendement souvent faible et qui peuvent être contre-productives en faisant fuir des investisseurs potentiels", ajoute-t-il. Lui préfère travailler sur la réduction de "certaines niches fiscales des entreprises" et a transmis des propositions au ministre du Budget Thomas Cazenave.

Plusieurs députés macronistes suggèrent de recentrer le crédit d'impôt recherche sur les PME innovantes. Comme la gauche, ils jugent le dispositif actuel trop large et généreux avec les grandes entreprises. "On peut regarder les choses", mais "il ne faut pas le faire dans une démarche d'augmentation d'impôts", prévient Bercy.

16 commentaires

  • 20 mars 16:24

    le débat existe même aux USA . sans préjuger des conclusions il est légitime car l'écart type entre riche et pauvre n'a jamais été aussi fort depuis des décennies . NB : ne pas mélanger classe moyenne et ultrariche.


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