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Assemblée nationale : Yaël Braun-Pivet, une présidente "libre" mais contrainte de rentrer dans le rang
information fournie par Boursorama avec Media Services 07/06/2023 à 13:22

La présidente de l'Assemblée nationale assume de faire barrage à la proposition d'abrogation de la retraite à 64 ans défendue par Liot.

Yael Braun-Pivet, le 9 mai 2023, à l'Assemblée nationale ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Yael Braun-Pivet, le 9 mai 2023, à l'Assemblée nationale ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Elle n'avait jamais été autant sous pression, en un an de présidence de l'Assemblée: Yaël Braun-Pivet se veut une "femme libre", mais la réforme des retraites a montré les limites de l'exercice, dont elle sort bousculée, voire affaiblie pour certains.

La titulaire du perchoir, fustigeant les "pompiers pyromanes" dans l'opposition, a annoncé mercredi qu'elle ferait barrage à l'examen de la mesure d'abrogation des 64 ans, brandissant l'article 40 de la Constitution qui empêche les parlementaires de créer une charge publique financière. Les opposants à la réforme des retraites s'y attendaient. "Ci-gît la démocratie" avaient inscrit des manifestants opposés à la réforme mardi, au pied du Palais Bourbon.

Au même moment dans l'hémicycle, la députée de La France insoumise Nadège Abomangoli avait mis en garde la titulaire du Perchoir: "Je vous invite à ne pas écouter ce gouvernement qui mène le pays droit dans le mur et à défendre l'Assemblée nationale, le 8 juin", pour permettre un vote sur cette mesure phare, soutenue par la plupart des oppositions.

Yaël Braun-Pivet (Renaissance, majorité présidentielle) lui avait répondu sèchement: "Je vous remercie de ne pas m'interpeller" pendant les questions au gouvernement Depuis trois semaines, la Première ministre Elisabeth Borne, de concert avec la majorité présidentielle, pointait "l'inconstitutionnalité" de ce texte.

Yaël Braun-Pivet "a été mise sous pression. Par tout le monde", dit un ministre. "Je prendrai mes responsabilités", avait répété l'intéressée, mais après avoir permis à la proposition de franchir un premier filtre au moment de son dépôt il y a quelques semaines. "Elle va se déjuger. Cela va la placer là où elle ne voulait pas être", avait relevé par avance le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI), avec qui elle a livré un mano a mano sur ce texte.

La gauche et le groupe indépendant Liot, qui est à l'origine de la proposition de loi, dénoncent "une attaque d'une ampleur inédite à l'initiative parlementaire". L'accusation est particulièrement rude pour Mme Braun-Pivet, avocate de profession entrée en politique avec Emmanuel Macron, qui a défendu "un Parlement renforcé" sous le précédent mandat depuis sa place de présidente de la commission des Lois.

"Mal comprise"

Elue contre toute attente au Perchoir en juin 2022 - elle n'était pas la candidate du chef de l'Etat -, elle a depuis montré des signes d'indépendance.

"Je suis une femme libre. Les décisions que je prends le sont pour le bien de l’institution", a assuré la première femme présidente de l'Assemblée, samedi au quotidien Ouest-France.

Mais avec sa dernière décision sur les retraites, elle s'est aliénée la gauche. "Les choses sont en train d'être abimées, notre capacité à travailler ensemble" est en question, dit le communiste Pierre Dharréville.

La Nupes boycotte désormais les réunions lancées par Mme Braun-Pivet en vue d'une possible réforme des institutions, dénonçant "une supercherie". Même menace du groupe Liot.

Du côté de Renaissance, l'épisode va aussi laisser des traces. "Elle a été mal comprise", ne voulait "pas revenir sur une pratique établie", regrettent plusieurs au groupe majoritaire présidé par Aurore Bergé. "Ça a encore éloigné Emmanuel Macron et Yaël Braun-Pivet", renchérit un autre.

La quinqua a aussi ses soutiens à Renaissance. "Elle n'a qu'une boussole", la défense de l'Assemblée, loue Gilles Le Gendre. Et "se place au-dessus des groupes politiques avec un réel aplomb", salue Jean-Marc Zulesi. "Ce traitement qui lui est réservé, on ne le ferait pas à un homme", considère à l'aile gauche Patrick Vignal, qui apprécie qu'elle "casse les codes". Au groupe Horizons lié à Edouard Philippe, on considère qu'après avoir "conquis de haute lutte le Perchoir", elle n'est "pas fragilisée".

Les plus acerbes dans le camp présidentiel épinglent les ambitions du quatrième personnage de l'Etat: "Yaël Braun-Pivet se voit maintenant un destin, un avenir politique. Elle se veut libre, veut gérer son timing, mais ça se retourne contre elle".

Son entourage récuse qu'elle fasse "cavalier seul" et met en avant sa "loyauté". A la tête d'une Assemblée sans majorité absolue cependant, "elle ne peut être à la botte de l’exécutif, sinon elle se ferait balayer".

3 commentaires

  • 07 juin 18:18

    Et les 413 milliards pour les armées on ne peut pas invoquer l'article 40 là aussi car ce gouvernement qui a les mains trouées avec l'argent public : çà y est on arrive au 1000 milliards de dette sous la Macronie car les 15 milliards soi disant des retraites c'etait leger à coté pour rembourser sa dette accumulée faudra bosser jusqu'à 120 ans et c'est pas avec leur politique sur la santé qu'on va y arriver aux 120 ans !


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