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Activités stratégiques de la Nation : comment fonctionne l'APE, bras armé de l'Etat actionnaire?
information fournie par Boursorama avec Media Services 03/05/2024 à 11:55

Les difficultés d'Atos ont mené Bercy à s'engager au rachat des activités stratégiques du groupe informatique. Derrière les annonces agit une structure cruciale : l'Agence des participations de l'Etat.

Sous l'autorité de Bercy, l'APE incarne et exerce les missions de l’État actionnaire ( AFP / - )

Sous l'autorité de Bercy, l'APE incarne et exerce les missions de l’État actionnaire ( AFP / - )

Qui incarne l'Etat actionnaire? Lorsque le ministre des Finances Bruno Le Maire annonce, comme il l'a fait dimanche, une offre d'achat de l'Etat sur les activités les plus sensibles du géant informatique Atos, cela passe par l'Agence des participations de l'Etat (APE), bras armé du gouvernement en matière d'investissements stratégiques.

L'APE, selon son dernier rapport d'activité, est présente dans 85 entreprises françaises, dans les secteurs de l'énergie, de l'industrie, de la finance et des transports.

Un portefeuille d'une valeur totale de 153 milliards d'euros, selon les derniers chiffres officiels, dont une cinquantaine de milliards correspondent aux participations dans des sociétés cotées comme Airbus, Air France-KLM, Thales, Renault ou Orange, sociétés qui ont rapporté 2,3 milliards d'euros de dividendes en 2022. une offre d'achat de l'Etat

Mais le but de l'Etat actionnaire est essentiellement stratégique. Depuis 2017, le gouvernement a recentré l'agence sur trois axes prioritaires: les entreprises stratégiques qui contribuent à l'indépendance de la France, celles "pour lesquelles la régulation serait insuffisante pour préserver les intérêts publics et assurer les missions de service public", ou " les entreprises en difficultés dont la disparition pourrait entraîner un risque systémique ou une perte d'indépendance", ce qui est le cas d'Atos.

"Catalyseur"

L'Etat est par exemple redevenu l'an dernier actionnaire à 100% d'EDF, en rachetant les quelque 16% qui étaient cotés, afin de lui permettre "de mener de manière accélérée plusieurs chantiers décisifs", avait expliqué M. Le Maire, notamment l'augmentation de la production du parc nucléaire existant et la construction de six réacteurs EPR2 d'ici à 2050.

Cette fois, pas question de laisser échapper des activités aussi sensibles, notamment en termes de défense, que les branches "AdvancedComputing", "Mission-Critical Systems" (MCS) et produits de cybersécurité d'Atos, groupe par ailleurs en grande difficulté financière. Ces activités, qui représentent un chiffre d'affaires de 900 millions d'euros, soit à peine 10% du chiffre d'affaires du groupe, "doivent rester sous le contrôle exclusif de la France", a expliqué dimanche M. Le Maire sur LCI .

L'APE a la faculté d'agir vite. Elle a ainsi travaillé "très rapidement", selon le cabinet du ministre, depuis que, le 19 mars, Airbus a jeté l'éponge sur le rachat de ces activités. Début avril, elle avait déjà acquis une "action de préférence", permettant d'imposer son veto à certaines opérations sur ces activités. Dimanche, le gouvernement est donc passé à une deuxième étape en annonçant préparer une offre de rachat.

Faire le tri

Parallèlement, "l'Etat n'ayant pas de vocation à diriger tout seul une activité de ce type-là", selon le cabinet, l'APE est en train de monter un consortium avec des acteurs industriels français du secteur. Ainsi, selon le cabinet, l'Etat a dans cette affaire un rôle de "catalyseur d'une solution actionnariale".

Ancien patron d'Atos, et ancien ministre des Finances avant cela, le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a considéré lundi sur France Inter sur que c'était "très important que (ce groupe d'activités d'Atos) reste en Europe". "Dans ce contexte d'activité très stratégique, cela me semble normal que l'Etat fasse en sorte que les savoir-faire ne passent pas à l'étranger", a remarqué Sylvain Bersinger, chef économiste d'Asterès. "Mais il faut que cela reste pour des choses un peu exceptionnelles", a-t-il nuancé, car l'Etat "ne doit pas toujours mettre de l'argent public pour sauver les canards boiteux".

"Dans certaines circonstances il peut arriver qu'on nationalise en quelque sorte une entreprise, temporairement ou définitivement, a considéré pour sa part sur franceinfo Pierre Moscovici, premier président de la Cour des Comptes.

Il a rappelé qu'en 2014, en tant que ministre des Finances, lui-même avait fait entrer l'APE au capital du constructeur automobile PSA, devenu Stellantis, qui se trouvait alors "en difficultés". "Et on voit ce qui se passe dix ans après", a-t-il relevé, Stellantis étant devenu un géant mondial du secteur.

1 commentaire

  • 03 mai 12:09

    Si l'état décidait de vendre toutes ses participations pour rembourser la dette, il ne pourrait le faire qu'à hauteur de 5% de ladite dette !!
    Cela dit, l'Etat n'a rien à faire dans le capital d'entreprises comme Air France, Renault ou Orange.


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