par Samuel Indyk
LONDRES, 8 septembre (Reuters) - Les investisseurs financiers commencent à se lasser du battage médiatique autour de l'intelligence artificielle (IA) au regard de la récente décollecte des fonds sur les valeurs technologiques, une première depuis près de trois mois, montre une étude publiée vendredi par BofA Global Research.
Au cours de la semaine au 6 septembre, les fonds actions ont enregistré des entrées nettes de 2,2 milliards de dollars, a précisé BofA, qui s'appuie sur les données d'EPFR. Les actions technologiques ont en revanche accusé sur la même période des sorties de capitaux de 1,7 milliard de dollars, une première en onze semaines.
Le redressement des marchés actions dans le monde est soutenu depuis de début de l'année par les valeurs technologiques américaines à forte capitalisation, comme Microsoft MSFT.O et Nvidia NVDA.O , qui ont montré qu'elles pouvaient tirer des bénéfices de l'essor de l'intelligence artificielle.
Mais ce rallye commence à s'essouffler et s'est même interrompu le mois dernier dans un contexte de hausse des rendements obligataires sur fond de solidité de l'économie américaine, les marchés estimant que les récentes données macroéconomiques pourraient inciter la Réserve fédérale américaine (Fed) à retarder le calendrier de la baisse de ses taux d'intérêt.
Selon Michael Hartnett, stratège chez BofA et auteur du rapport hebdomadaire de la banque américaine d'investissement, les investisseurs partagent actuellement une idée bien ancrée: "L'atterrissage en douceur (de l'économie) fait fureur, mais il n'y a pas un seul gestionnaire d'obligations au monde, avec plus de 150 milliards de dollars d'actifs sous gestion, qui ne pense pas qu'il n'y aura pas d'atterrissage brutal (de l'économie)", a-t-il dit.
D'après BofA, les prix du pétrole, la vigueur du dollar américain, les rendements obligataires et le resserrement des conditions financières constituent des menaces pour les actifs risqués en septembre et en octobre.
Le baril de Brent LCOc1 a atteint mercredi son plus haut niveau depuis novembre, tandis que le dollar =USD a grimpé à un pic depuis mars et est en passe de connaître sa plus longue série de gains hebdomadaires en neuf ans.
Signe d'un reflux de l'appétit pour le risque, le marché obligataire a enregistré un afflux net de quatre milliards de dollars, les investisseurs plaçant également 68,4 milliards de dollars dans des liquidités, ce qui représente l'afflux le plus important en neuf semaines.
Parallèlement, l'indicateur "Bull & Bear" du climat des marchés financiers, calculé par BofA, est passé de 4,4 à 4, en raison des sorties d'obligations et d'actions des marchés émergents et de l'étroitesse du marché d'actions.
(Reportage Samuel Indyk, version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
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