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USA-Sénateurs et contestataires prennent Blinken à partie pour la politique avec Israël
information fournie par Reuters 21/05/2024 à 19:54

par Patricia Zengerle, Humeyra Pamuk et Simon Lewis

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a fait face mardi à des critiques de la part d'élus de droite et de gauche à propos de la politique à l'égard d'Israël, des républicains reprochant à l'administration démocrate du président Joe Biden de ne pas assez soutenir l'Etat hébreu tandis que des démocrates ont déploré des insuffisances dans l'aide aux civils de Gaza.

Un groupe de contestataires, brandissant en l'air leurs mains peintes en rouge, ont interrompu Antony Blinken alors que celui-ci débutait une audition au Congrès devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères, reprochant au chef de la diplomatie américaine d'avoir du "sang sur les mains".

Antony Blinken a tressailli quand une contestataire s'est approchée de lui par-derrière en brandissant une pancarte sur laquelle était écrit "criminel", avant que des officiers de sécurité n'interviennent pour emmener cette personne hors de la salle.

Le secrétaire d'Etat a réitéré lors de son audition le soutien de l'administration Biden à Israël, dont les Etats-Unis sont le principal allié de longue date, tout en soulignant que Washington avait pour objectif de répondre à la crise humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée depuis plus de sept mois par l'armée israélienne en réponse à l'attaque du Hamas.

"Au Moyen-Orient, nous nous tenons au côté d'Israël dans ses efforts pour garantir que ce qui s'est passé le 7 octobre ne se reproduise plus jamais, de même que nous faisons tout ce que nous pouvons pour mettre fin à la terrible souffrance humaine à Gaza et pour empêcher le conflit de s'élargir", a-t-il dit.

Une audition distincte d'Antony Blinken devant une sous-commission sénatoriale supervisant les aides allouées à l'étranger était prévue dans la soirée.

Le plus haut diplomate américain sera également au Capitole mercredi pour des auditions devant des commissions de la Chambre des représentants, où les républicains disposent d'une courte majorité.

Dans les rangs du Parti républicain, les critiques à l'encontre de Joe Biden se sont accentuées depuis que le président démocrate a déclaré plus tôt ce mois-ci qu'il suspendait une livraison de munitions à Israël et qu'il envisageait de faire de même pour d'autres livraisons si l'armée israélienne venait à lancer un assaut terrestre massif à Rafah, ville à la pointe sud de la bande de Gaza considérée comme l'ultime refuge relatif pour les civils palestiniens.

VENTS CONTRAIRES

Washington avait accru et accéléré ses aides sécuritaires à l'Etat hébreu à la suite de l'attaque du Hamas. Des milliards de dollars d'aides militaires supplémentaires doivent parvenir au gouvernement israélien du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Des élus républicains ont aussi appelé à réagir contre l'annonce lundi du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui a dit avoir transmis une requête pour que soient délivrés des mandats d'arrêt visant Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza. Karim Khan a aussi demandé des mandats d'arrêt contre les trois plus hauts dirigeants du Hamas.

Antony Blinken a déclaré devant la commission que l'administration Biden serait heureuse de travailler avec le Congrès pour formuler une réponse à ce que le secrétaire d'Etat a décrit comme une décision "profondément erronée" concernant les responsables israéliens. Joe Biden a dénoncé lundi une mesure "outrageuse".

Le président américain, qui brigue une réélection en novembre prochain, fait face également à des critiques émanant de son propre Parti démocrate, dont certains élus réclament qu'il fasse davantage pour contraindre le gouvernement israélien à mieux protéger les civils palestiniens - notamment en apposant des conditions aux livraisons d'armes.

En réponse à l'attaque du Hamas lors de laquelle 1.200 personnes ont été tuées et environ 250 autres enlevées, selon les autorités israéliennes, Israël a décrété un siège total de la bande de Gaza où plus de 35.000 personnes ont été tuées depuis lors, selon les autorités sanitaires locales.

Les Nations unies ont prévenu que la famine menaçait l'enclave, où la plupart des 2,3 millions d'habitants ont été déplacés par les combats et sont devenus sans-abri.

Il est devenu fréquent au Congrès que les auditions liées à Israël de hauts représentants de l'administration Biden donnent lieu à des interruptions et des scènes de contestation. Antony Blinken et le chef du Pentagone, Lloyd Austin, avaient été interrompus à plusieurs reprises le 31 octobre quand ils étaient venus défendre l'enveloppe supplémentaire réclamée par Joe Biden pour des aides sécuritaires à Israël et à l'Ukraine.

Les manifestations contre le soutien de Washington à l'offensive d'Israël dans la bande de Gaza se sont intensifiées au fil des mois à travers les Etats-Unis, notamment sur les campus de grandes universités où des dizaines d'arrestations ont été effectuées.

Cela soulève des interrogations sur l'impact de ces manifestations pour la campagne électorale de Joe Biden, qui sera opposé en novembre à l'ancien président républicain Donald Trump.

(Patricia Zengerle, Humeyra Pamuk et Simon Lewis; version française Jean Terzian, édité par Zhifan Liu)

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