Présidentielle 2022 : selon Jean-Pierre Raffarin, "le problème d'Emmanuel Macron, c'est son parti"

information fournie par Boursorama avec Media Services •22/06/2021 à 14:04

Pour l'ancien Premier ministre, le "président de la République a un vrai leadership, mais n'a pas de parti", contrairement aux Républicains qui "ont une implantation territoriale, mais un leadership difficile à établir".

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin lors d'un meeting LREM à Strasbourg en mai 2019. ( AFP / FREDERICK FLORIN )

Après la déroute des municipales, le parti présidentiel a raté dimanche une nouvelle occasion de s'implanter localement. Les listes de La République en marche (LREM) et de ses alliés ont été éliminées dans les Hauts-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie. Ailleurs, le parti présidentiel n'a recueilli qu'environ 10 à 11% des voix. De quoi remettre questionner les chances de victoire d'Emmanuel Macron lors du scrutin présidentiel de 2022 ? "Le président n'est pas en mauvaise situation", a estimé mardi 22 juin sur franceinfo l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

"Si vous comparez par rapport à (François) Hollande à la même période, par rapport à (Nicolas) Sarkozy, il est plutôt en bonne position, mais son parti est d'une extrême faiblesse", a poursuivi l'ancien locataire de Matignon. "Le problème du président, c'est son parti. Ce qui est amusant, c'est que chez Les Républicains, leur problème c'est leur leader", a ajouté l'ancien sénateur LR. "Les problèmes sont complètement inversés. Aujourd'hui, Les Républicains ont une implantation territoriale, mais un leadership difficile à établir", a-t-il insisté.

La probabilité "très forte" d'une réélection

"Le président de la République a un vrai leadership, mais il n'a pas de parti", a répété Jean-Pierre Raffarin. Valéry "Giscard (d'Estaing), comme (Emmanuel) Macron, ont montré qu'on pouvait gagner sans parti. Mais je crois qu'on ne peut pas gouverner et on ne peut pas être réélu sans parti", a-t-il ajouté. Selon lui, si l'élection présidentielle avait lieu demain, "la probabilité selon laquelle monsieur Macron serait réélu est très forte".

"Mais je ne le vois pas gagner des législatives", a poursuivi l'ancien Premier ministre, prenant l'exemple de François Mitterrand et du général de Gaulle, qui "ont eu une voix de majorité" lors de leur seconde élection. "Cet effet 'vague' derrière l'élection présidentielle pour les députés, ça marche la première fois, ça ne marche pas la deuxième fois", a-t-il estimé. De son point de vue, l'actuel président "peut gagner la présidentielle, mais pour les législatives, il faut qu'il prenne des initiatives".