La Banque nationale suisse (BNS) procèdera à une nouvelle baisse de 50 points de base de ses taux directeurs au cours des prochains trimestres après la réduction surprise de 25 points décidée la semaine dernière, montre une enquête Reuters. Cette projection porte le total des baisses de taux de la BNS à 75 points de base pour cette année, un niveau inférieur aux 100 points attendus par les marchés pour la Banque centrale européenne (BCE) d'ici fin 2024. La BNS est devenue la semaine dernière la première grande banque centrale à réduire ses coûts d'emprunt dans l'actuel cycle de resserrement monétaire, ramenant ainsi son principal taux directeur à 1,50%. nL5N3FZ27J Le président de la BNS, Thomas Jordan, qui a récemment annoncé son intention de quitter ses fonctions en septembre, a dit que cette décision était "possible parce que la lutte contre l'inflation au cours des deux dernières années et demie a été efficace". Même si Thomas Jordan ne s'est pas prononcé sur l'évolution des taux dans les mois à venir, la plupart des économistes et des observateurs du marché pensent que la décision de la semaine dernière ne sera pas une mesure isolée et que d'autres baisses de taux suivront. En l'absence d'un consensus clair, un peu plus de la moitié des économistes interrogés par Reuters du 22 au 26 mars, soit 12 sur 23 économistes, s'attendent à ce que la BNS réduise à nouveau ses taux directeurs à deux reprises cette année. Six d'entre eux prévoient trois baisses supplémentaires, quatre voient une seule baisse de plus et un estime qu'il n'y aura plus d'assouplissement monétaire. La BCE, elle, devrait réduire ses taux de 75 à 100 points de base cette année. "La principale question pour prévoir la trajectoire des taux d'intérêt est de savoir dans quelle mesure la BNS veut stimuler l'activité économique (...) Cela suggère qu'il faudra certainement une raison politique pour que la BNS assouplisse encore ses taux cette année", note Adrian Prettejohn, économiste spécialisé sur l'Europe chez Capital Economics. Adrian Prettejohn a été l'un des économistes à prédire une baisse des taux de la BNS la semaine dernière. Pour cet économiste, "comme la BNS dispose d'une large gamme de résultats en matière d'inflation qu'elle assimile à la stabilité des prix (0%-2%), afin d'atteindre cet objectif, les responsables de la banque pourraient probablement ne rien faire au cours des deux prochaines années". Dans ses projections économiques actualisées, la BNS a revu à la baisse ses prévisions sur l'évolution des prix, tablant sur une inflation en moyenne de 1,4% en 2024, contre un taux 1,9% annoncé en décembre. Elle prévoit que l'inflation reflue à 1,2% fin 2025, contre un taux de 1,6% anticipé précédemment. Interrogés sur le risque le plus important concernant l'ampleur des réductions de taux prévus pour cette année, plus de 70% des économistes, soit 11 sur 15, estiment que ces baisses pourraient être moins importantes que prévu et quatre prédisent qu'elles pourraient être plus importantes qu'anticipé. "Contrairement à la BCE qui vise une inflation de 2%, l'objectif de la BNS signifie qu'en théorie, elle peut se satisfaire d'une fourchette (d'inflation) comprise entre 0% et 2%", a déclaré Mélanie Debono, économiste pour l'Europe chez Pantheon. Cette économiste met toutefois en garde contre un écart marqué entre le niveau des taux en zone euro et en Suisse. (Rédigé par Indradip Ghosh; enquête de Sarupya Ganguly; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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