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SEB: assemblée générale bouillonnante en perspective
information fournie par Boursorama avec AFP 21/05/2024 à 12:36

Gouvernance, stratégie, communication: un courant de l'actionnariat familial de SEB a décidé de ruer dans les brancards, lors de la prochaine assemblée générale du groupe d'électroménager programmée jeudi, laquelle pourrait voir ressurgir la question épineuse des polluants éternels ou "PFAS".

( AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN )

( AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN )

Un mois et demi après avoir sonné la mobilisation générale et rassemblé dans la rue syndicats, ouvriers et dirigeants pour contrer un projet de loi visant à interdire les polluants éternels dans ses poêles et casseroles, le groupe propriétaire de Téfal fait face à un nouveau front, à l'intérieur même de son actionnariat cette fois.

Le courant d'actionnaires Federactive, présidé par Pascal Girardot, descendant des deux fondateurs du groupe, et qui pèse environ 7% du capital et 9% des droits de vote, promet depuis quelques semaines, à coup d'encarts dans la presse économique, une assemblée générale "animée".

Au menu de ce rassemblement qui se tiendra jeudi à Paris, trois résolutions déposées par ce courant dissident de l'actionnariat familial (plus de 40% du capital est détenu par les descendants), qui seront soumises au vote des actionnaires, dont une qui vise à fixer une limite d'âge du président à 72 ans, ce qui signifierait un départ en 2027 de l'actuel président Thierry de la Tour d'Artaise.

Cela fait déjà plusieurs années qu'il y a de la friture sur la ligne, cette frange dissidente de l'actionnariat reprochant notamment au président de SEB de cumuler un peu trop de pouvoirs.

Outre la présidence du conseil d'administration, le président a conservé "des fonctions exécutives qui devraient être exercées par la direction générale", estime M. Girardot, qui cite pêle-mêle "la stratégie d'acquisitions, la stratégie tout court, la RSE et la communication".

Des fonctions dont Federactive désapprouve d'ailleurs la conduite, estimant que le groupe a sous-performé en Bourse par rapport à d'autres acteurs du secteur.

En 2023, le groupe a vu son chiffre d'affaires grimper de 0,6%, repassant le seuil symbolique des 8 milliards d'euros, et son bénéfice net bondir de 22,1% à 386 millions d'euros.

Mais Federactive déplore "la détérioration récurrente de la rentabilité des ventes sur les marchés historiques" et "une absence de relais de croissance convaincant", tant en termes d'innovation que d'acquisitions.

- "Angoisse" du consommateur -

Si la résolution visant la limite d'âge du président n'a à peu près "aucune chance de passer", de l'aveu même de M. Girardot, nécessitant une majorité des deux tiers, un autre sujet de discorde risque de faire tâche: la riposte médiatique de la direction contre la loi visant à interdire les polluants éternels, dont le groupe a obtenu que les ustensiles de cuisine en soient exemptés.

"La direction de SEB a eu tort d'opposer le risque de suppression d'emplois au projet de loi", estime Federactive, qui craint que l'évolution des connaissances scientifiques ne fasse évoluer à terme l'appréciation quant à l'innocuité des PFAS utilisés par le groupe.

SEB, qui affirme que les PFAS utilisés notamment dans la fabrication des célèbres poêles Tefal ne présentent pas de danger pour la santé, avait évoqué "une menace très directe" que ferait peser une interdiction vis-à-vis des 3.000 emplois des usines de Rumilly (Haute-Savoie) et Tournus (Haute-Saône).

Interrogée par l'AFP, la direction a "pris acte des points soulevés par Federactive" et indiqué qu'ils feraient "l'objet de réponses argumentées et détaillées" lors de l'AG.

Elle a invité "tous les acteurs concernés à participer activement à ces échanges constructifs".

Concernant les conséquences pour les ventes de cette controverse sur les polluants éternels, certains concurrents pointent l'"angoisse du consommateur".

"Le passage de la loi a fait bouger les choses et nos revendeurs ont tout de suite vu à quel point cela avait eu un impact sur les choix des consommateurs", témoigne Damien Dodane, directeur général délégué de Cristel, un fabricant haut de gamme.

Cristel vendait traditionnellement 50% de produits en inox et 50% de produits avec revêtement anti-adhésif avant la loi, ses derniers ne représentant plus que 30% des ventes depuis quelques semaines.

SEB, qui produit ses poêles anti-adhésives à 70% pour l'export, assure que ses ventes ont progressé depuis, pour tous les types de produits, que leur fond soit en inox, en céramique ou anti-adhésif.

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