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Un assistant vocal dans son téléphone pour lutter contre la pollution numérique
information fournie par Le Figaro 21/01/2019 à 06:59

FIGARO DEMAIN - Internet consomme 10% de l'énergie mondiale et la facture environnementale du numérique a doublé depuis 2013. Contre ce fléau, Plana veut aider les individus à réduire l'empreinte carbone de leur smartphone.

Cette année, Internet polluera plus que l'aviation et la facture environnementale du numérique ne cesse d'augmenter. Contre ce fléau, l'application Plana incite à mieux utiliser nos téléphones car avec 8,5 milliards de smartphones utilisés dans le monde, chaque geste compte.

» A écouter dans l'Esprit d'initiative sur France Inter d'Emmanuel Moreau

«Plana est née du besoin. Bien que conscients de l'urgence écologique, les gens ne sont pas au fait de la facture environnementale de leur smartphone», explique Inès Leonarduzzi, fondatrice de l'ONG Digital for The Planet et créatrice de Plana. Cet assistant vocal aide les propriétaires de smartphone à revoir certains reflexes.

Comment? L'application scanne les téléphones et en tire des conclusions pour aiguiller les utilisateurs à

adopter des habitudes moins énergivores. «L'application fait appel au bon sens des citoyens. Elle détecte les sources d'économies d'énergie et suggère ensuite des solutions», indique Inès Leonarduzzi. «Elle recommande non pas de faire moins d'internet mais de le faire mieux», ajoute l'entrepreneure.

Par exemple, l'application détectera qu'un propriétaire de téléphone laisse ses e-mails se charger en permanence alors que, pendant la nuit, il dort et ne les consulte pas. Pourtant, pendant ce temps, le téléphone continue à envoyer des requêtes pour charger les messages en temps réel, ce qui émet inutilement du carbone dans l'atmosphère. L'application proposera ainsi d'interrompre l'activité sur cette période et de relever globalement les messages à heure fixe, au réveil par exemple. Plana évaluera ensuite l'impact de cette petite action répétée tous les jours et quelle quantité d'émission de gaz à effet de serre sera ainsi économisée. Autre exemple: l'application pourra détecter que sur un téléphone qui compte 67 applications, 10 sont dédiées à des jeux pour enfant. Or ces dernières ne sont jamais utilisées avant 19 heures. L'application suggérera alors de programmer le téléphone pour que ces applications soient désactivées sur une page horaire définie. Elle pourra également conseiller le recours à des outils pour fermer les pages mails laissées ouvertes ou la désactivation de données préenregistrées sur des sites inutilisés par exemple. L'application fournit des mesures précises des conséquences de ces gestes inutilement énergivores pour aider les individus à en prendre conscience.

8,5 milliards de smartphones utilisés dans le monde

D'autant que multipliés par les 8,5 milliards de smartphones utilisés aujourd'hui dans le monde, nos habitudes ont un impact colossal. Toutes les heures, environ 10 milliards d'e-mails sont envoyés dans le monde. L'Ademe a estimé que chaque Français salarié reçoit en moyenne 58 e-mails professionnels par jour et en envoie 33. L'envoi de 33 e-mails quotidiens avec des pièces jointes de 1 Mo à deux destinataires génère, selon l'agence, des émissions annuelles équivalentes à 180 kg de CO2, soit autant que 1 000 km parcourus en voiture… Par ailleurs, si l'on tient compte des besoins en énergie de la batterie, du wifi, ou encore des téléchargements et échanges de données, un smartphone consomme davantage d'électricité qu'un réfrigérateur - 361 kiloWatt-heure par an en moyenne, contre 322 kW-h, selon un rapport de Mark Mills, PDG du Digital Power Group, un cabinet de conseil en énergie et technologies.

Ainsi, au total, les technologies numériques produisent plus de gaz à effet de serre que le transport aérien et affichent une consommation énergétique en croissance de 9 % par an, selon une étude du Shift Project (qui réunit un panel de scientifiques venus notamment du CNRS, de la FING ou de l'INRIA). Au même moment, la consommation mondiale d'énergie ne progresse «que» de 1,5 %. Si nous continuons sur cette lancée, l'impact énergétique du numérique devrait doubler d'ici 2025 pour atteindre 8% des émissions de CO2, dépassant ainsi celles produites par la totalité des automobiles ou deux roues circulant sur notre planète.

Les individus ne mesurent pas l'étendue des dégâts environnementaux que représente leur arsenal d'outils hightech. Pourtant, le moindre petit geste multiplié par des milliards peut avoir des conséquences très importantes. L'application Plana souhaite ainsi optimiser nos utilisations du numérique. Elle est en période de test et sera lancée prochainement en français, anglais et en Chinois.

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