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Réforme des retraites : un dossier marqué par cinq ans d'atermoiements et revirements d'Emmanuel Macron
information fournie par Boursorama avec Media Services 06/01/2023 à 13:24

Le dossier des retraites a été marqué depuis 2017 par de nombreux revirements, sur le fond comme la méthode.

Emmanuel Macron à Paris, le 5 janvier 2023. ( POOL / YOAN VALAT )

Emmanuel Macron à Paris, le 5 janvier 2023. ( POOL / YOAN VALAT )

Dès 2017, Emmanuel Macron voulait un grand système universel pour les retraites. Mais le Covid-19 a balayé ce projet en 2020. Le gouvernement s'est désormais rabattu sur un simple report de l'âge de départ, qui doit être présenté mardi prochain.

• Les ambitions "universelles"

"Le bon débat n'est pas tant entre ceux qui voudraient passer la retraite à 65 ans ou la laisser à 62 ans, avoir tant ou tant de trimestres, mêmes si ces questions ne doivent pas être éludées", écrivait fin 2016 Emmanuel Macron dans son livre "Révolutions". Face au candidat de la droite, François Fillon, le futur président s'oppose à un décalage de l'âge de départ qui "n'est pas juste" . Il entend "construire progressivement un régime universel" en fusionnant les dizaines de régimes existants.

• Les "phrases" de Delevoye

En septembre 2017, l'ancien ministre RPR Jean-Paul Delevoye est nommé Haut-Commissaire aux retraites. Le chantier est lancé avec force concertations mais ne débouche sur un projet que fin 2019, la crise des "gilets jaunes" ayant bouleversé l'agenda . Une réforme "très ambitieuse" mais "illisible" portée par un ministre qui "faisait des phrases mais ne maîtrisait pas son dossier", selon un acteur-clé. Jean-Paul Delevoye finira par démissionner, fragilisé par des révélations sur des mandats non déclarés.

• Le pivot de "l'âge pivot"

En avril 2019, Emmanuel Macron refuse toujours le report de l'âge légal : "Quand aujourd'hui on est peu qualifié, quand on vit dans une région en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté, qu'on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans".

Mais le débat s'est installé au sein de sa majorité : faut-il accompagner la refonte du système de mesures financières ? Ce dilemme débouche sur un concept nouveau : "l'âge d'équilibre" ou "âge pivot". La réforme perd le soutien de la CFDT qui juge "totalement stupide de fixer un âge de liquidation de la retraite complète à 64 ans".

• La réforme confinée

SNCF, RATP, enseignants, avocats... Un an après les "gilets jaunes", le projet suscite un mouvement social de grande ampleur. Des concessions sont accordées à une dizaine de professions. Édouard Philippe finit par se dire "disposé à retirer", sous conditions, l'âge pivot de 64 ans. Alors qu'il bénéficie d'une confortable majorité à l'Assemblée, le Premier ministre engage le 49.3 pour couper court aux 41.000 amendements des oppositions. Le texte est adopté mais deux semaines plus tard, la France est confinée et la réforme abandonnée.

• Virage à l'Élysée

La laborieuse sortie du Covid s'accompagne de quelques galops d'essais dans l'opinion sur l'éventualité d'une réforme avant la présidentielle de 2022. Sans suite.

En mars 2022, Les Échos dévoilent l'axe majeur de la campagne de réélection du président : la retraite à 65 ans. "Nous sommes dans une société qui vieillit , c'est une chance" et "il est donc normal, surtout compte-tenu aujourd'hui de la nature des comptes publics, de la réalité, que nous travaillions plus", explique Emmanuel Macron pour justifier cette mesure également défendue par la candidate des Républicains (LR), Valérie Pécresse.

Mais dès l'entre-deux tours, Emmanuel Macron lâche du lest. "Je ne veux pas diviser le pays", explique-t-il, se disant "prêt à discuter du rythme et des bornes" de la réforme. Le président est réélu mais, un mois plus tard, perd la majorité absolue.

• Feuilleton de fin d'année

En septembre, Emmanuel Macron évoque une réforme-éclair via un amendement au Budget de la sécu. Son allié François Bayrou s'oppose à ce "passage en force". L'option est abandonnée, Élisabeth Borne entame de nouvelles concertations avec les syndicats et les partis politiques.

En octobre, Macron se redit "ouvert" à une solution à 64 ans avec accélération de la réforme dite Touraine sur le nombre de trimestres à cotiser. "Tout le monde a compris qu'on ne fera pas 65 ans", estime un ministre. Mais en décembre, surprise : la présentation de la réforme est repoussée au 10 janvier, après d'ultimes concertations menées cette semaine par Matignon.

"Il n'y a plus beaucoup de suspense : oui, ce sera 64 avec accélération de la loi Touraine", affirme le président de la CFTC, Cyril Chabanier. Soit la réforme votée chaque année par la droite au Sénat. "Comme m'a dit un des leaders parmi les plus importants des partenaires sociaux : 'au moins avec vous, on a la stabilité du point de vue'", glisse le président de la Haute Assemblée, Gérard Larcher.

13 commentaires

  • 06 janvier 18:07

    Actuellement, combien d'actifs cotisent pour un retraité ? Moins que 1,5 ?


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