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Plus d’un million de mal-logés vivent en Île-de-France
information fournie par Le Figaro 08/10/2019 à 06:00

Plus d’un million de mal-logés vivent en Île-de-France (Crédits photo : Unsplash - Elias Schupmann )

Plus d’un million de mal-logés vivent en Île-de-France (Crédits photo : Unsplash - Elias Schupmann )

Un tiers des mal-logés français, un tiers des logements indignes ou un quart des «passoires thermiques»: l'Ile-de-France concentre une grande partie des maux du mal-logement en France, dénonce la Fondation Abbé-Pierre qui publie son rapport sur la région francilienne.

C'est la région la plus riche de France mais aussi celle qui compte le plus de mal-logés. Plus d'un million de personnes se trouvent dans cette situation peu enviable en Ile-de-France, selon la Fondation Abbé-Pierre qui publie son rapport sur le mal-logement dans cette région où vivent plus de 12 millions d'habitants. Si l'Ile-de-France représente plus de 18% de la population nationale, elle concentre près d'un tiers du total de mal-logés en France (4 millions de personnes).

L'explication? Elle se résume en quelques chiffres pointés du doigt par la fondation: la région concentre 33% des habitants en bidonvilles, près de 34% des demandes de HLM, 41% des expulsions locatives ou encore 63% des situations de surpeuplement. «Faute d'une dynamique de construction suffisante, de continuité et de lisibilité dans les actions politiques, la crise du logement reste très ancrée en Ile-de-France. Nous avons pris du retard», déplore Éric Constantin, directeur de l'agence Ile-de-France de la Fondation Abbé-Pierre.

Pour faire face à la hausse démographique (chaque année, la population s'accroît de 50.000 à 60.000 habitants), la région aurait besoin de 70.000 logements supplémentaires par an. Un objectif atteint une seule fois depuis 2010: c'était l'année dernière avec 81.000 logements. Cette évolution est d'autant plus problématique, selon l'Institut d'Aménagement et d'urbanisme, qu'il resterait à construire 935.100 logements entre 2019 et 2030, soit une moyenne de 78.000 unités par an. «Nous sommes notamment inquiets de la chute des logements sociaux mis en service (habitables)», souligne Éric Constantin qui redoute que la manche remportée par la ville de Neuilly-sur-Seine dans le dossier des quotas, fasse jurisprudence. Après avoir piqué du nez ces deux dernières années, la production est repartie à la hausse de 3% en 2019 et devrait tutoyer les 110.000 logements.

Construire, c'est bien mais rénover aussi. «Je ne veux pas être qu'un ministre de la construction, il y a énormément à faire sur la rénovation», a déclaré au Figaro Julien Denormandie, ministre chargé du logement. Et dans ce domaine, l'Ile-de-France est sacrément en retard. Sur les 450.000 logements indignes recensés en France, plus d'un tiers sont situés dans cette région (dont 61.000 à Paris). Soit 4% du parc francilien. Environ 370.000 personnes seraient concernées selon l'Institut de l'aménagement et de l'urbanisme (7,5% des ménages franciliens. Une proie facile pour les marchands de sommeil. «Au départ très parisien, ce problème a glissé vers l'Ile-de-France et notamment la Seine-Saint-Denis (93)», explique Éric Constantin. C'est le département francilien le plus touché: 7,5% des résidences principales privées sont jugées potentiellement indignes, selon le ministère du Logement. La loi logement, promulguée en novembre dernier, sanctionne désormais durement ces «marchands de misère».

Par ailleurs, près des deux tiers des résidences principales franciliennes sont énergivores (performance énergétique classée E) voire très énergivores (F ou G). Ce qui correspond à environ deux millions de «passoires thermiques» en Ile-de-France. Soit un quart du nombre total (7 millions) en France. Pour y remédier, le gouvernement met en place un dispositif qui vise, dans un premier temps, à inciter les propriétaires à rénover leur logement avant de sanctionner les récalcitrants. «La mobilisation politique n'est pas à la hauteur face au mal-logement, rétorque Éric Constantin. Mettre de l'argent public sur la table, c'est bien mais viser les publics concernés avec, c'est encore mieux». C'est ainsi que le gouvernement a décidé de recentrer vers les ménages plus modestes le crédit d'impôt pour la rénovation énergétique qui sera transformé en prime, plus bénéfique pour leur trésorerie.

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