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Les prestations sociales représentent 32% du PIB français
information fournie par Boursorama 25/11/2014 à 19:35

La France ressort "championne du monde" des prestations sociales, mais attention aux conclusions hâtives : les chiffres doivent être regardés de près.

La France ressort "championne du monde" des prestations sociales, mais attention aux conclusions hâtives : les chiffres doivent être regardés de près.

Avec exactement 31,9% du PIB consacré aux prestations sociales, la France est le pays qui accorde le budget le plus élevé à la santé, aux allocations chômage, aux pensions de retraite et aux aides sociales. La moyenne de l’OCDE, au sein de laquelle a été menée l’étude, est de 22%.

Générosité de l’Etat, signe de richesse ou signe d’une persistance de la crise économique ? Le montant des prestations sociales reste toujours à des niveaux historiquement élevés au sein de l’OCDE, et particulièrement en France qui arrive en première place. Il n’est toutefois pas si simple d’en tirer une interprétation économique.

Une moyenne de l’OCDE située à 22% du PIB, avec des cas très disparates

Tout d’abord, à titre comparatif, quel est le montant des prestations sociales accordées dans les autres pays ? La moyenne des pays de l’OCDE se situe à 22% du PIB.

Quatre Etats de l’OCDE consacrent plus de 30% de leur PIB aux prestations sociales : la France, mais aussi le Danemark, la Finlande et la Belgique. Viennent ensuite les Etats qui consacrent entre 25% et 30% de leur PIB aux dépenses sociales : l’Italie (28,6% du PIB), l’Espagne (26,8%), l’Allemagne (25,8%), la Suède, l’Autriche ou encore le Portugal. En comparaison face à l’Europe, les prestations sociales ne représentent que 19,2% du PIB aux Etats-Unis.

Au sein de l’OCDE, il est intéressant de remarquer que les cinq pays du bas du classement répondent à des profils de développement assez différents. On trouve ainsi Israël (15% du PIB), la Turquie (12,5%), la Corée du Sud (10,4%), le Chili (10%) et enfin le Mexique (7,9%). Un niveau qui correspondrait à celui des pays européens il y a 50 ans !

Prestations sociales en baisse dans certains Etats européens

L’Europe est donc toujours le continent où les dépenses sociales sont les plus élevées au monde. Pourtant, qu’on ne s’y trompe pas : de nombreux pays européens ont procédé à des baisses des montants alloués à ces aides par rapport à l’année précédente.

Ainsi l’Allemagne, l’Islande, le Royaume-Uni, l’Irlande et surtout la Grèce ont connu une baisse des montants accordés aux prestations sociales.

La Grèce a connu la contraction la plus forte du niveau de ses prestations sociales en un an, qui s’établissent à 24,0% cette année contre 26,0% l’année dernière. Le pays, dont l’activité n’a cessé de se contracter pendant six années consécutives, a appliqué des coupes drastiques dans les salaires de ses fonctionnaires mais aussi dans les pensions de retraite.

Des statistiques à détailler

Pour y voir plus clair, il est important de distinguer les différentes natures de dépenses que recouvrent les « prestations sociales ». En France par exemple, près d’un tiers du montant est constitué de pensions de retraites, ce qui en fait le principal poste de coûts. Dans d’autres pays comme au Royaume-Uni, les retraites sont principalement financées par des organismes privés, ce qui se traduit dans ces pays par un niveau de dépenses sociales plus faible de la part de l'Etat.

A noter également la manière dont sont réparties ces prestations sociales. En Australie par exemple, 40% des montants en jeu reviennent aux 20% de la population les moins riches. En France en revanche, la répartition des prestations sociales est répartie de manière plutôt égale quel que soit le niveau de revenus : 17% des aides reviennent à 20% des personnes les moins riches. L’équilibre parfait serait bien sûr de 20% pour 20%.

Comment interpréter ces chiffres ?

Ces chiffres sont complexes à interpréter, et mieux vaut y regarder à deux fois avant d’en tirer des conclusions. Deux raisons peuvent par exemple expliquer la baisse des prestations sociales dans certains pays : il peut s’agir de coupes budgétaires dans une optique de rigueur comme en Grèce, mais cela peut également venir d’une amélioration économique. Ce second cas de figure concernerait principalement l’Allemagne, dont le chômage est en diminution constante depuis 2010 et ne touche désormais plus que 4,9% de la population. Même cas de figure pour les Etats-Unis.

D’autres Etats du panel connaissent quant à eux une situation encore différente. La Corée du Sud se caractérise par un faible niveau de prestations sociales (10,4% du PIB) qui s’explique principalement par un système politique et économique éloigné de l’Etat-providence typiquement européen. Le faible niveau de dépenses sociales n’est donc pas forcément lié à la santé économique du pays.

Difficile, dans ce contexte, de savoir exactement si le niveau historiquement élevé des montants des prestations sociales en Europe est dû à la générosité persistante des Etats européens, ou s’il faut y voir un signe des difficultés économiques que connaît toujours le Vieux continent.

Xavier Bargue

55 commentaires

  • 28 novembre 21:33

    Et combien représente le tourisme social ?


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