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Les pâtes et la semoule seront bientôt plus chères
information fournie par Le Figaro 28/11/2014 à 10:00

Le blé dur de bonne qualité se fait rare en raison d'une mauvaise météo cet été. Les prix de la céréale ont flambé de presque 80% en quelques mois.

Après les amateurs de Nutella, c'est au tour des fans de pâtes et de couscous de mettre la main au porte-monnaie. Le blé dur de haute qualité, ingrédient principal dans la fabrication des pâtes et semoules, se fait rare et son prix flambe sur les marchés mondiaux. La tonne de blé dur est passée de 250 euros en juillet à un pic de 440 euros début novembre, soit un bond de 76% en quatre mois! «Les cours sont un peu retombés aujourd'hui, aux alentours de 400-410 euros, car les acheteurs lèvent le pied. Mais cette baisse est passagère et on reste à des niveaux très élevés», constate Sébastien Poncelet, consultant chez Agritel.

Cette poussée de fièvre sur les marchés s'explique tout d'abord par le recul de la production. Ces dernières années, les agriculteurs se sont détournés de cette culture plus compliquée et plus risquée que celle du blé tendre, confortés dans leur choix par le faible différentiel de prix entre les deux blés. Résultat, «en l'espace de dix ans, les surfaces mondiales en blé dur ont perdu un peu plus de 12%, pour s'établir à 15,9 millions d'hectares en 2014-2015», explique France Agrimer. «Rien qu'en France, nous sommes passés à 290.000 hectares contre 450.000 sur les deux dernières campagnes, soit une perte de 35%! Et c'est la même logique dans le reste de l'Europe», confirme Sébastien Poncelet.

Cette année, la production mondiale devrait s'établir à 33 millions de tonnes contre 38 millions en 2013. Le Canada, premier exportateur avec 60% du marché mondial, affiche également une nette baisse de sa production, à 4,8 millions de tonnes contre 6,5 millions récoltés l'an dernier.

À cette baisse de rendement s'est ajoutée une très mauvaise météo en juillet. «Il y a eu beaucoup de pluie et même de la neige au Canada, au moment où le blé dur était mûr. Or si le blé prend l'eau à ce stade, son grain devient farineux», explique-t-on chez Agritel. Conséquence, «c'est la plus mauvaise année jamais enregistrée en termes de qualité», souligne Sébastien Poncelet. Moins de 30% de blé dur canadien est classé en catégorie 1 et 2, qui regroupent les grains de très bonne qualité. Certains importateurs, notamment aux États-Unis, n'hésitent donc pas à payer le prix fort pour s'en emparer.

Faute de moyen, certains pays ont revu leurs exigences à la baisse et utilisent du blé de qualité inférieure pour fabriquer pâtes et semoules. C'est notamment le cas de l'Algérie, premier importateur mondial de blé dur. Mais ailleurs, aucune souplesse n'est permise. Hors de question de produire des pâtes collantes de moins bonne qualité en Italie ou en France. «Il est clair qu'il n'y aura pas assez de blé dur pour répondre à la demande», concluent le Sifpaf (Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France) et le CFSI (Comité français de la semoulerie industrielle).

Hausse de 15 à 20 centimes en vue

Sous pression, les prix pourraient poursuivre leur hausse dans les prochains mois, selon les analystes. «L'Algérie n'a pour l'instant importé que 400.000 tonnes sur le 1,5 million qu'elle prévoit d'acheter. Si elle revient sur les marchés en début d'année prochaine, on peut aller plus loin dans la hausse», prévient Sébastien Poncelet.

En attendant, les consommateurs pourraient avoir une désagréable surprise au rayon pâtes de leurs magasins. «Nous n'aurons pas d'autre choix que d'augmenter les prix», confiait Géraldine Fiacre, directrice marketing de Barilla, au Monde récemment .Xavier Riescher, le directeur général de Panzani, annonçait pour sa part fin octobre une hausse de 15 à 20 centimes des pâtes alimentaires. Dans l'Hexagone, l'enjeu est de taille: les Français engloutissent en moyenne chaque année 8 kg de pâtes par habitant (512.465 tonnes l'an dernier) et 1,4 kilo de semoule (87.049 tonnes). «Mais à 1 euro le paquet de pâtes pour cinq personnes, cela reste très accessible», assure Géraldine Fiacre.

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