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La consommation d'avocats par les Occidentaux explose
information fournie par Le Figaro22/01/2019 à 18:40

En Europe comme outre Atlantique, la satisfaction de la forte demande en avocats est facilitée par les récoltes records de certains pays exportateurs, comme le Mexique.

La consommation d'avocats a explosé ces deux dernières années en Occident. En Europe, elle a grossi de 65% entre 2016 et 2018 pour atteindre environ 650.000 tonnes. Et la France, deuxième importateur mondial, n'échappe pas à cette tendance. Les Parisiens notamment, qui en raffolent, ont porté leur consommation à 2,8 kilos par an, selon Xavier Equihua, président de l'organisation mondiale de l'avocat (WAO), interrogé par l'AFP .

Aux États-Unis également, la consommation de «l'or vert» connaît une période faste. Après un creux en 2017, elle a connu un rebond en 2018, pour atteindre quelque 1,1 million de tonnes. «Nous avons dépassé nos attentes, car des pays comme l'Afrique du Sud, le Chili, et le Pérou ont exporté davantage» grâce à des récoltes très importantes, explique Xavier Equihua. Cette tendance devrait se poursuivre, estime-t-il, malgré un petit ralentissement prévu en 2019. Il chiffre à 20% la croissance de la consommation en France ainsi qu'en Europe pour l'année à venir, contre 35% cette année.

L'or vert mexicain, cible des cartels de la drogue

Ce ralentissement sera imputable uniquement à des récoltes parties pour être moins abondantes, affirme la WAO. «Tous les pays producteurs d'avocats auront des récoltes soit équivalentes, soit moindres par rapport à l'an passé», justifie Xavier Equihua.

Celui-ci s'est ensuite exprimé brièvement sur les différends opposant les cartels de la drogue aux producteurs d'avocats au Mexique, premier producteur mondial. En effet, les trafiquants de drogue auraient souhaité s'emparer en partie de ce secteur florissant, comme l'ont notamment rapporté Le Monde en 2016 et Envoyé Spécial en 2017. Aujourd'hui, les producteurs vendraient un kilo d'avocat pour 3,5 euros, contre une vingtaine de centimes il y a seulement quelques années. Devenu plus cher que certains métaux, l'avocat ne pouvait qu'attiser les convoitises du crime organisé. De nombreux rackets de terres par des cartels se seraient alors produits, et selon une étude de la Commission nationale des forêts (Conafor), ces derniers auraient incendié 12.500 hectares de forêts en 2009 à proximité des plantations, pour les remplacer par des avocatiers.

Mais Xavier Equihua estime que le phénomène avait été exagéré à l'époque et que la situation différait énormément d'un État à l'autre. Ainsi, s'il reconnaît qu'un État comme le Michoacan rencontre des problèmes de ce type, sa production ne représente selon lui qu'une minorité des avocats exportés vers l'Europe, qui s'élève tout de même à 30%. Les 70% restant des avocats «exportés du Mexique vers l'Europe viennent de l'État de Jalisco, où il n'y a pas de problèmes de drogue», assure-t-il.

Il écarte également la question environnementale. Selon lui, la production d'avocats dans cet État ne causerait pas de problèmes de déforestation - contrairement à ce qui a été évoqué plus haut suite aux incendies criminels - ou d'accès à la ressource en eau. Pourtant, cultiver un kilo d'avocats nécessite 1000 litres d'eau, soit sept fois plus que pour un kilo de salade. En outre, Xavier Equihua assure que dans son ensemble, le Mexique «ne représente que 8% des avocats importés en Europe». Cela représente tout de même 52.000 tonnes, soit 52 milliards de litres d'eau, ce qui équivaut à la consommation annuelle de 13 millions de Français.

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