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Il sera bientôt possible d'acheter ses médicaments sur ordonnance... sans ordonnance
information fournie par Le Figaro 19/10/2018 à 14:52

Un amendement permettant cette expérimentation à partir du 1er janvier 2019, dans deux régions de France, a été adopté. La liste des médicaments concernés reste à définir.

Adopté hier par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, cet amendement risque de modifier les habitudes des Français en matière de santé. En effet, dans le cadre du Projet de loi de Finances de la sécurité sociale, à compter du 1er janvier 2019, les pharmacies de deux régions volontaires - que l'État devra choisir - pourront fournir sans ordonnance des médicaments qui en nécessitent habituellement une. Seuls certains médicaments seront concernés et la liste sera définie par arrêté ministériel. Le tout sera inscrit dans le cadre d'un «protocole médical et de coopération conclu avec le médecin traitant».

«Si on peut soigner des maladies comme la cystite par exemple, qui sont diagnosticables par un bon interrogatoire, sans passer par la case médecin, alors on le fait», explique au Figaro la députée des Alpes de Haute-Provence Delphine Bagarry, à l'origine de l'amendement. «Il faut aussi remettre le pharmacien dans son rôle de soignant», affirme-t-elle.

Globalement, cette lesure satisfait les pharmaciens. «Quand on arrive à diagnostiquer ce dont souffre un patient, mais qu'on ne peut pas lui vendre un médicament sans prescription, surtout quand on est dimanche et qu'il n'y a pas de médecin, alors c'est bien embêtant», déplore Phillipe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Il affirme que certaines entorses à la loi sont régulièrement faites pour aider les patients, sans prendre de risque. «Avec cet amendement, ça changera et on pourra fournir un médicament au patient, selon notre jugement, et le soulager au moins jusqu'à ce qu'il ait un rendez-vous médical». «L'important dans cette mesure, reprend-il, c'est qu'elle sera mise en place en même temps que le dossier médical partagé (qui sera généralisé cet automne). Rien ne se fera dans le dos du médecin, qui sera prévenu dès que l'on procure un médicament à son patient». Toutefois, nuance-t-il, cette mesure ne sera, selon lui, pas effective avant le 1er septembre 2019. Il faut en effet pouvoir trouver les médicaments éligibles, «car tous les médicaments ne rentrent pas non plus dans le champ», puis trouver les deux régions concernées par l'expérimentation. Quoi qu'il en soit, «c'est une bonne avancée, une mesure attendue depuis longtemps», conclut-il, déplorant tout de même que les choses aillent «assez lentement».

L'exemple des officines suisses

Pour appuyer l'amendement, les députés qui en ont la charge ont pris l'exemple des officines suisses. En effet, en mars 2018, 20% d'entre elles proposaient ce service aux patients et plusieurs pathologies ont pu être identifiées. «Ils sont très en avance dans certains cantons en Suisse», affirme Delphine Bagarry. «Là-bas, les patients comme les professionnels ont été très satisfaits de cette expérimentation alors il faut s'inspirer de ça, si ça marche», soutient la députée. L'amendement devra désormais être adopté en séance dans l'Hémicycle.

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