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Des locataires accusent leur bailleur social de vouloir les espionner
information fournie par Le Figaro 11/10/2019 à 06:00

Des locataires accusent leur bailleur social de vouloir les espionner (Crédits photo : Unsplash - Lianhao Qu  )

Des locataires accusent leur bailleur social de vouloir les espionner (Crédits photo : Unsplash - Lianhao Qu )

À Amiens, les résidents d'un immeuble de 66 logements réclament le retrait de 45 caméras qui doivent être installées dans les parties communes.

«C'est pire que “Secret Story” (émission de téléréalité diffusée sur TF1 entre 2007 et 2017, NdlR) ce qu'ils veulent faire» . À Amiens, une soixantaine de locataires sont vent debout contre l'installation à venir de 45 caméras de vidéosurveillance dans les parties communes de leur immeuble, raconte le Courrier Picard. Parmi eux, 50 personnes ont signé une pétition adressée au bailleur social, la Société immobilière picarde (SIP), qui gère la résidence et à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) auprès de laquelle les locataires ont déposé une plainte.

Ils réclament le retrait du dispositif dont ils affirment avoir eu connaissance le 9 janvier dernier, la veille du début des travaux. Selon eux, ce réseau de caméras est une «atteinte à la vie privée» . «Le projet tel qu'il nous est proposé actuellement est inacceptable et disproportionné. Les caméras seront braquées au-dessus de nos têtes 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, pour surveiller toutes nos allées et venues» , explique un locataire.

Selon la Cnil qui impose des règles strictes en la matière, les caméras «peuvent filmer les espaces communs (parking, local vélos ou poussettes, hall d'entrée, portes d'ascenseur, cour...) à des fins de sécurité des biens et des personnes» . En revanche, «elles ne doivent pas filmer les portes des appartements ni les balcons, terrasses ou fenêtres des appartements» . C'est ainsi qu'un tel dispositif peut être installé à la suite de vols ou de dégradations de véhicules dans un parking ou de boîtes aux lettres dans le hall d'entrée mais pas pour «surveiller en temps réel les allées et venus des résidents ou des visiteurs» .

L'installation des caméras reportée

Le bailleur social se défend de vouloir surveiller la vie privée des locataires. «Le déploiement de ce dispositif n'a d'autre objectif que de permettre aux habitants de se sentir en sécurité. Et ce, sans jamais enfreindre le respect de la vie privée dans la mesure où les images des caméras orientées sur leurs logements seront toutes floutées» , assure la SIP qui affirme que cette solution a été prise à la suite «d'actes d'incivilités et de dégradations dont se plaignaient les locataires eux-mêmes» .

Contactée par Le Figaro , la Cnil confirme avoir reçu une plainte de la part des locataires qui est actuellement examinée. «Elle peut soit être classée sans suite, soit donner lieu à des contrôles de la part de nos agents qui se rendront sur place , explique-t-on à la Cnil. À la suite de ces contrôles, un classement sans suite, une mise en demeure ou des sanctions (dont voici la liste) peuvent être décidés» . En janvier 2013, la Cnil a pris une sanction financière contre un syndicat de copropriétaires pour «non-respect de proportionnalité du dispositif de vidéosurveillance» . Le système a dû être retiré.

En attendant la décision de la Cnil, les locataires amiénois ont obtenu le report de l'installation des caméras qui devait avoir lieu cette semaine. Le bailleur social a prévu de les rencontrer dans les prochains jours pour leur proposer une réduction du nombre de caméras, mais pas d'annulation du projet.

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