Une fois (ré)élus en mars prochain, les maires pourraient réserver deux mauvaises nouvelles simultanées aux 32 millions de propriétaires qui paient la taxe foncière.
Une taxe foncière peut en cacher une autre. Jamais cet impôt local, qui s’est envolé de près de 40% ces 10 dernières années, n’a fait autant parler de lui en un peu plus d’une semaine. Une fois n’est pas coutume, certains propriétaires immobiliers risquent d’avoir deux mauvaises nouvelles simultanées, en 2026, à ce sujet. La première a fait l’objet d’un feuilleton digne d’un sketch, comme nos chers dirigeants politiques aiment nous en réserver.
Le 19 novembre , on apprend que cet impôt local payé par 32 millions de propriétaires, va augmenter à cause de WC, salle de bains, douche, électricité ou eau. Tollé général ! Une semaine plus tard, Sébastien Lecornu , premier ministre, est obligé de rétropédaler et d’accepter la nouvelle méthode exigée par les maires et mise en place au printemps prochain, «en mai/juin», a annoncé mercredi le chef du gouvernement devant les sénateurs.
Conséquence : les millions de propriétaires qui pourraient être impactés, ne seront pas pénalisés «à l’aveugle», comme l’envisageait Bercy à l’origine, mais au cas par cas, après étude de leur logement. « En juin, les propriétaires concernés recevront une simple notification pour les avertir que leur taxe foncière sera revalorisée, avec l’intégration des éléments de confort. La hausse liée à cette régularisation sera intégrée dans l’avis qu’ils recevront à l’automne prochain. Donc il n’y aura pas deux hausses séparées mais deux hausses en une» , explique au Figaro l’entourage d’ Amélie de Montchalin , ministre de l’Action et des comptes publics. Voilà pour la première augmentation de la taxe foncière. Peu connue du grand public et donc inattendue.
Quid de la seconde ? C’est la traditionnelle acquittée à la fin de l’automne, comme chaque année. Comment connaît-on déjà son évolution, me direz-vous ? Plus exactement, une partie de son évolution. Pour rappel, la taxe foncière est calculée selon deux éléments : le taux communal et les valeurs locatives. Le premier sera dévoilé dans le courant de l’année prochaine par chaque maire, à l’issue d’un conseil municipal. Quant aux valeurs locatives, elles sont déterminées grâce à l’indice des prix harmonisé à la consommation du mois de novembre qui vient de tomber.
Vers un gel des valeurs locatives ?
La mauvaise nouvelle ? Il va encore augmenter en 2026. La bonne ? La hausse est de moins en moins douloureuse, en raison de la dégringolade de l’inflation, en peu de temps. En 2026, les valeurs locatives augmenteront de 0,8%, selon l’Insee . Rien à voir avec l’explosion de 7,1% en 2023 ou la forte hausse de 3,4% en 2024 et dans une moindre mesure celle de 1,7% en 2025. Les sénateurs sont en train d’examiner un gel des valeurs locatives pour les prochaines années. Une bonne nouvelle qui pourrait voir le jour. « En cas de compromis entre les parlementaires, on pourrait soutenir cette mesure », confie au Figaro , l’entourage d’un ministre.
En attendant, la balle est donc dans le camp des maires qui ne manqueront certainement pas d’attendre d’être élus en mars prochain, avant d’augmenter la taxe foncière. Au grand dam des propriétaires immobiliers. « J’ai fait exploser la taxe foncière les deux premières années de mon mandat, raconte au Figaro un élu d’une petite commune du centre de la France . Mes administrés ne m’en ont pas voulu car les quatre années suivantes et notamment celle qui a précédé l’élection municipale, je ne l’ai pas augmentée. »

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