Slow train : 3 échappées ferroviaires en France (Crédits photo : Shutterstock)
Traverser en plusieurs heures le parc national du Mercantour ou encore la forêt dense et sauvage des Cévennes. Visiter des villages dont vous ignoriez jusqu’à l’existence. S’émouvoir de leur histoire et surtout, prendre son temps. La mode du slow train vise à privilégier les petites lignes face aux grands axes ferroviaires. A la clé, des trajets plus surprenants les uns que les autres.
Vacances en train
Marre du stress de l’été ? De sauter de trains en trains pour à peine profiter de vos vacances ? Et pourquoi ne pas les passer DANS le train ces vacances, en adoptant la mode du slow train. Cette manière de voyager, consiste à rallier des distances plus ou moins longues à partir des petites lignes ferroviaires. Vous profitez d’un paysage authentique et sauvage qu’il est facile de louper depuis le siège de son TGV. Popularisé en 2019 dans le livre éponyme par Juliette Labaronne aux Editions Arthaud, le slow train permet de redécouvrir des pans entiers du patrimoine français tant sur le plan architectural, en s’arrêtant dans de petites villes ou villages que sur le plan naturel. Ces échappées, loin du bruit et de la fureur des grandes agglomérations, sont à faire seul ou en famille .
Le train de la Côte Bleue
Cette petite ligne de 32 kilomètres rallie la ville de Miramas à celle de Marseille. Petite par la taille, elle est grande par le paysage à découvrir. Calanques, viaducs et eaux turquoise s’entremêlent. Descendez visiter le petit port de Niolon où, durant l’été, des explorations en plongée sous-marine sont organisées pour observer la flore et la faune locale.
Plus loin, admirez le charme de canaux de Martigues, celle que l’on surnomme la Venise provençale, et profitez d’un arrêt à Istres pour flâner dans ce vieux village typique de la région. La ligne Marseille-Miramas, construite entre 1907 et 1915, est également une prouesse en matière de génie civil. La voie est entièrement accrochée au flanc de la chaîne de l’Estaque, faute de plaine littorale pour l’installer. Cette belle réussite captive le regard.
Le train des Merveilles
C’est une échappée aux paysages bouleversants. La ligne TER allant de Nice à Tende est peut-être l’un des plus beaux trajets ferroviaires européens. Depuis le bord de mer niçois vous grimpez après 100 kilomètres de transport jusqu’à 1 000 mètres d’altitude. Une prouesse.
Sur le chemin, une étonnante succession d’ouvrages d’art comme ces viaducs en surplomb de grands canyons, ces nombreux tunnels creusés à même la montagne ou encore ces multiples joyaux de l’art baroque piémontais disposés le long de votre périple.
Par la fenêtre, admirez les Vallées du Paullon, de la Bévéra et la Roya. Pensez à vous arrêter à Fontan-Saorge, un des plus beaux villages perchés en hauteur de France, qui abrite des églises romanes et baroques.
Le Cévenol pour un retour à la nature
Embarquez depuis Clermont-Ferrand pour un voyage hors du temps, loin de la civilisation. A bord d’une automotrice de 2 voitures, prenez la ligne dite du Cévenol qui traverse les zones les plus sauvages du parc national des Cévennes.
Par la fenêtre, les roches noires du Massif Central laissent, peu à peu place aux gorges de l’Allier pour s’enfoncer dans les forêts cévenoles. Là, pas de route et presque aucune trace de l’homme si ce n’est cette longue voie ferrée de 304 kilomètres. La ligne vous emporte jusqu’à Nîmes à travers une série de viaducs comme le Viaduc de Chapeauroux (433 mètres de haut) et celui de Chamborigaud (409 mètres de haut), tous deux en forme de courbe. Construite entre 1840 et 1870, le Cévenol est l’une des réalisations majeures du Second Empire en matière de génie civil.
Des billets pas chers du tout
Pour profiter de l’ensemble de ces parcours, les moins de 25 ans peuvent se ruer sur les pass jeunes TER mis en vente par la SNCF. Ils vous permettent de voyager partout en France, en TER pour seulement 29 euros par mois durant les mois de juillet et d’août. Vous avez également accès aux trains et autocars régionaux sur l’ensemble du territoire national, à l’exception des Transiliens en Ile-de-France.
Quant aux plus âgés, qu’ils se rassurent, si les TER sont plus lents, leur prix est souvent moins élevé qu’un train classique. Un Paris-Lyon à faire en 5h, coûte ainsi moins de 50 euros.